Trancher le nœud gordien que constitue la crise de la ville rebelle de Kidal est aujourd’hui, une question vitale pour le retour de la paix au Mali et dans la région du Sahel.
Depuis l’éclatement des hostilités, le 21 juillet dernier, entre la coordination des mouvements de l’azawad (Cma) et le groupe d’autodéfense Gatia, proche du gouvernement, le processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation est au point mort. Les positions défendues par les deux protagonistes signataires de l’accord sont inconciliables.
Le mouvement dirigé par le Gal. El Hadj Gamou exige comme préalable à tout arrangement, son retour dans la ville. Quant à la Cma, elle est hostile à toute présence du Gatia dans la ville. Tous les accords ou arrangements notamment ceux d’Anefis et de Niamey sont violés voire enterrés.
Devant cette situation préoccupante, on assiste à une incapacité notoire de l’Etat malien et de la communauté internationale à résoudre cette difficulté liée à la gestion de la ville de Kidal, plongeant dangereusement le processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation (conclu aux prix d’immenses efforts à Alger) dans une léthargie.
Comme illustration de cette incapacité notoire des acteurs à régler cette question de la gestion de la ville de Kidal, on peut noter l’échec de l’initiative du gouvernement en collaboration avec la médiation internationale visant à concilier les deux parties, engagée depuis le 12 août à Bamako, aucun accord n’a été conclu. En attendant, dans la région de l’Adrar des Ifoghas, les combattants des deux mouvements s’affrontent régulièrement.
Le Mali continue de souffrir le martyr
Au regard de l’incapacité doublée de l’incompétence des acteurs de la paix à régler cette crise qui est une menace sérieuse pour le retour de la paix, Kidal se pose indubitablement comme le nœud gordien qui hypothèque le retour de la paix au Mali. Dans un communiqué rendu public le 21 septembre, la médiation internationale dénonce de graves affrontements portant atteinte à l’esprit et à la lettre de l’Accord et estime que cette situation ne saurait perdurer, sans compromettre l’essence même de cet Accord.
Plus d’un an que l’accord pour la paix et la réconciliation a été signé, on continue de traîner les pieds.
Une marche à reculons dont les seuls maîtres du jeu sont les rebelles indépendantistes de la Cma. Une minorité contre tout le peuple du Mali. Comme si le problème du nord malien se résumait à celui de Kidal. Sur le terrain, l’insécurité a pris des proportions inquiétantes caractérisées par des attaques terroristes et des conflits intercommunautaires. Le mal de l’insécurité, jadis répandu au nord, s’est dangereusement déplacé au centre du pays jusque dans la capitale où des attentats ont lieu. Sur une bonne partie du territoire national, l’autorité de l’Etat est absente créant un sentiment d’abandon dans certaines localités.
La question de la libération de la ville de Kidal ne doit plus être un simple vœu.
C’est une question vitale qui doit requérir toute l’attention de l’ensemble des acteurs engagés dans le processus. Des actions doivent être engagées notamment, le désarmement et le cantonnement des combattants comme cela est prévu par l’accord pour la paix et la réconciliation. Ces mesures qui s’imposent à toutes les parties prenantes permettront sans nul doute d’abréger la souffrance du peuple malien.