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Lettre de protestation de la Plateforme a la médiation
Publié le vendredi 30 septembre 2016  |  aBamako.com
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A
Monsieur le Président du Comité de Suivi de l’Accord Pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger
Monsieur, par la présente nous venons vous signifier notre profonde indignation et exprimer notre vive protestation suite aux propos tenus par Monsieur l'Ambassadeur des États-Unis au Mali, à la faveur d'une restitution à la presse de la position défendue par son pays lors de la réunion ministérielle des Nations-Unies sur la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. A l'occasion, M. Paul Folmsbee s'est en effet étonnement Illustré par des préjugés et des étiquettes aussi insidieux qu'insultants à l'égard du Groupe d'Auto-défense Touareg Imghads et Alliés, en l'assimilant notamment à une "milice armé qui ne contribue pas à amener la paix dans le nord du Mali". Pour l'Ambassadeur, cette paix passe par la rupture de tout lien ‘’public et privé’’ entre les autorités maliennes et le GATIA, comme si les membres de ce groupe ne sont pas des Maliens ou des membres signataires de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
En tant que responsable et porte-voix d'un groupe ainsi incriminé à tort et sans ménagement par le représentant d'un pays ami du nôtre, nous sommes naturellement sidérés et ne saurions demeurés indifférents à une perception aussi erronée et biaisée de la situation qui prévaut dans la région de Kidal.
Nous sommes par conséquent vivement interpelés et appelés à notre devoir de voler au secours des intérêts moraux de toute une communauté affectée par une intention apparente de travestir voire avilir son combat qu’elle juge noble à tous égards.
Nous estimons qu'à défaut de tenir de la malveillance, les assertions de l'Ambassadeur des Etats-Unis relèvent à tout le moins d'une méconnaissance manifeste de la problématique qui nous commande à ce titre les clarifications et mises au point ci-après
1 - Contrairement aux insinuations de M. Paul Flomsbee, les liens supposés du GATIA avec les autorités maliennes ne peuvent reposer que sur leur attachement partagé à la République, à la souveraineté nationale et à l'intégrité territoriale.
2 - Loin de se réduire à une vulgaire milice, le GATIA est fondé autour du noble dessein d'affranchir des populations civiles sans défense, meurtris dans leur chair et leur âme par l'impitoyable terreur que font régner des mouvements armés rivaux dans le nord du Mali, contraignant à certains endroits des localités entières à l'exil. C'est pourquoi le GATIA s'estimera investi d'une mission protectrice des populations et de leurs biens aussi longtemps que leur sécurité n'aura pas été assurée par un dispositif régalien digne de confiance.
3 - L'attachement du GATIA à la paix, démontré à suffisance par moult démarches en faveur de l'apaisement, de la convivialité et de la cohabitation harmonieuse, lui est dicté par une claire conscience des dividendes que les paisibles populations peuvent tirer d'une stabilité sans laquelle aucune aspiration au bien-être n'est envisageable. Du reste, le GATIA ne constitue nullement un obstacle au retour de la souveraineté de l’Etat au nord que clame M. l’Ambassadeur face à la presse.
Toutefois la paix, dans notre entendement, ne saurait être comprise comme la suprématie consentie d'une communauté sur les autres.
M le (….), la sublimité de notre cause, ainsi que les lourds sacrifices qu'elle nous à imposés, ne sauraient s'accommoder d'une avilissante dénaturation aux relents de parti-pris et d’immixtion grossière plutôt propres à enliser au lieu de décrisper.
Nous nous insurgeons contre pareil agissement et vous prenons à témoin sur ses conséquences tout en souhaitant qu'il vous plaise d'user de toutes les ouvertures que vous offrent votre position pour donner à notre message la répercussion appropriée qu’elle mérite en tant que protestation auprès de qui de droit.
Le GATIA reste toutefois ouvert à une franche collaboration avec l’ensemble des parties-prenantes de l'Accord de paix pour peu qu'elles intègrent la dimension actuelle de la crise de Kidal : le droit de toutes les communautés à l'existence.
Veuillez recevoir, Mesdames et Messieurs, l’expression de notre très haute considération
Le Secrétaire Général
Fahad Ag Almahmoud
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