Annoncées pour le 20 Novembre 2016 sur toute l’étendue du territoire national, les 1ères élections communales de l’ère IBK suscitent de vives inquiétudes à Mopti. Les populations vivant dans cette zone en proie à une insécurité chronique sont beaucoup plus préoccupées par la sécurisation des lieux que les élections communales du 20 novembre prochain. Tel semble être l’appel du pied que lancent ces populations à l’endroit des plus hautes autorités du pays. Ce reportage en dit long sur le souci des habitants de la 5ème Région administrative du Mali.
L’unanimité semble être faite dans la 5ème Région administrative du Mali que les communales du 20 Novembre prochain constituent le dernier souci des populations vivant dans cette partie du territoire malien. La cause de leur désintérêt est à retrouver dans l’insécurité qui sévit dans cette zone en proie à d’incessantes attaques terroristes. Ici, administrateurs, élus locaux, agents au développement organisations de la société civile partagent ne veulent qu’une seule chose, à savoir le report de cette échéance électorale en attendant que la sécurité n’y revienne. Et cela pour ne pas cautionner des élections à demi teintes avec un renouvellement partiel de conseillers municipaux, qui risque de poser des problèmes de légitimité et de gouvernance locale si l’on en croit aux propos tenus par certaines personnes. Parmi lesquelles, on peut citer Zéini Kane Diallo, le jeune Maire de la commune de Sokoura à côté de Sévaré.
Aux dires de l’édile, la sécurité ne règne seulement qu’aux centres urbains notamment dans les villes de Sévaré et de Mopti. Dès que vous franchissez le fleuve, vous vous rendez compte de l’insécurité criarde dans ces zones. Les attaques sont monnaie courante et les populations vivent une véritable psychose d’être la cible de ces gens sans fois ni loi. Les jihadistes y sont présents et menacent de s’en prendre aux populations chaque fois que l’occasion de présente à eux. L’armée et la sécurité y sont absentes depuis belles lurettes. Et à l’édile de renchérie : « je ne crois pas à la tenue d’élections dans quatre (04) communes rurales de Mopti dont Diallobé et Soy où les Maires et Sous Préfet ont fui les lieux pour raison d’insécurité ».
Son inquiétude est partagée par Me Siaka Traoré, Huissier de justice à Mopti que nous avons rencontré dans son bureau dans son bureau. A la question de savoir s’il intervient derrière fleuve, nous avons été surpris d’entendre l’auxiliaire de justice dire ceci : « il est hors de question pour moi d’aller dans ses zones au risque de perdre ma vie. En ligne de mire l’insécurité ». D’après ce dernier, la plupart de ces confrères ont quitté la région de Mopti pour raison d’insécurité et cela depuis 2012, date de déclenchement des hostilités dans le septentrion malien.
Les Magistrats ne diront pas le contraire surtout ceux intervenant dans les cercles de Djenné, Ténenkou et Youwarou. Car, ils sont les cibles privilégiées des terroristes.
Aly Touré est agent d’une ONG intervenant dans la zone. Il est d’avis que l’insécurité règne dans ces zones citées plus haut où les ONG et agences de développement ont déserté les lieux.
Dans ces conditions, tenir des élections communales s’apparentent à du leurre pour ces populations. Avec la fuite de l’administration, la question de la sécurisation du scrutin se pose. Comment compte s’y prendre M. Mohamed Ag Erlaf, qui vient d’hériter le département de l’Administration territoriale avec le départ de son homologue M. Abdoulaye Idrissa Maïga qui va à la Défense et aux Anciens Combattants.
A suivre…
Par Hassane Kanambaye depuis la Venise malienne