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Education nationale : pour et contre la prolifération des écoles privées
Publié le vendredi 30 septembre 2016  |  L’Indicateur Renouveau
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Au Mali, il est constaté depuis quelques années qu’à l’approche de la rentrée scolaire, les publicités des écoles et collèges privés défilent en longueur de journée sur les chaînes de télévision et radio. La plupart de ces écoles de formation ont tout l’air d’une tromperie.
Chaque année, les structures académiques poussent comme des champignons. Pour avoir un effectif conséquent, les promoteurs desdits établissements chassent dans le rang des parents d’élèves soucieux d’avoir une école de qualité pour leurs enfants.
La prolifération anarchique des établissements scolaires est devenue un phénomène qui s’empare du système éducatif que d’aucuns qualifient de marché éducatif. Ce qui ne manque pas d’inquiéter des parents d’élèves.
Pour Hamidou Kéita, ceci est un problème majeur, “c’est comme ça chaque année. Si rien n’est fait pour contrer cela, bientôt le Mali comptera autant d’écoles que d’élèves”.
Par contre pour Ahmat Bamba, professeur, “laisser le secteur privé investir dans l’enseignement permet d’augmenter les qualifications et donc améliorer la possibilité de valeur ajoutée. Il existe un côté positif et un côté négatif. L’enseignement public coûte cher en salaire et en équipement. Et ne peut être totalement pris en charge de manière normale par un pays en voie de développement sans en payer le prix dans d’autres domaines à court terme comme l’agriculture”.
Pour Yah Bakayoko, membre de Yéléma et enseignant, la prolifération des écoles privées au Mali est un moyen de lutte contre l’analphabétisme. “L’Etat ne dispose pas de moyens financiers ni matériels pour abriter tous les enfants de la nation. Les écoles privées arrivent à point nommé pour pallier ce problème”.
Le hic est que des hommes et femmes qui ont une certaine aisance financière se lèvent du jour au lendemain et créent de façon directe leurs entreprises scolaires.
Avant les établissements scolaires étaient érigés dans les zones éloignées des bruits quotidiens des citoyens. Mais à l’heure actuelle tout cela est trop beau pour durer. Nous assistons à une pagaille. D’abord le promoteur, dans sa quête effrénée d’argent, accepte le tout-venant. Ainsi, ce sont des récalcitrants, les renvoyés des collèges publics pour insuffisance de moyenne ou autre motif que les privés récupèrent désormais dans le pays. Le comble est que les chefs de ces établissements favorisent l’admission en classe supérieure pour ces derniers.
“Nous vivons dans un monde où le nombre de personnes à former, le nombre d’entreprises a créer, le nombre de spécialistes nécessaires pour faire tourner le secteur public et privé est tel qu’on a besoin d’être réaliste et ne pas voir l’aspect marché comme négatif. Mais plutôt comme un système autorégulateur d’offre et de demande. Par contre dans tout pays civilisé, le client a besoin d’être protégé autant que les entreprises qui recrutent ont besoin d’avoir une assurance sur la qualité de l’enseignement pour le produit fini”, ajoute Ahmat Bamba.
Pour Yah Bakayoko les conséquences sont assez désastreuses pour notre système éducatif. “Lesdites écoles sont laissées à leur guise. Le modèle de recrutement reste à désirer et les conditions des apprenants sont extrêmement désastreuses. Tout cela parce que l’Etat ne s’implique pas dans la vie des écoles privées”.
L’autre problème qu’on observe et qui entrave le rendement scolaire est la rémunération des enseignants. Les promoteurs n’honorent pas parfois leur engagement vis-à-vis de leurs employés. D’abord les enseignants sont sous-payés dans la plupart des établissements privés et ne sont pas régulièrement satisfaits. Au regard de tout cela, il n’est pas difficile de comprendre que l’instruction des élèves peut prendre un coup. Les virus ayant handicapé le système éducatif malien n’est pas seulement lié aux nouveaux programmes d’études. Les structures scolaires ont leur part de responsabilités dans les maux qui minent l’école malienne.
Pour Oumar Sacko, scientifique, le problème est l’anarchie due au manque de régulation.
“La rémunération est diverse et variée en fonction des compétences de l’enseignant, de son expérience, du niveau de l’enseignement, de la nature de cet enseignement. Enseigner à un master ou un doctorat nécessite souvent une compétence plus pointue qu’un généraliste pour une première année de licence. Dans des structures privées cependant on essaye d’établir les règles de rémunération qui sont en fonction du marché : si on paye trop peu, on n’a pas d’enseignant de qualité, ou même pas d’enseignant du tout dans certaines disciplines. Si on paye trop cher l’enseignant, la formation coûte trop chère et n’est plus viable économiquement”.
“L’Etat doit s’investir dans le système de recrutement et fixer un salaire standard approximativement à celui des enseignants des collectivités”.
Il ressort de notre enquête, la nécessité, pour les autorités, de faire une relecture de ces établissements privés afin de détecter les brebis galeuses.
Hawa Sy
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