Les autorités encouragent les populations à présenter leurs animaux pour recevoir la dose qui leur épargnera une maladie virale fatale
« Mieux vaut prévenir que guérir», nous enseigne l’adage. «Dans le cas de la rage, l’option de guérison n’existe malheureusement pas. La seule option qui reste à notre portée est de prévenir, donc en vaccinant les chiens et les chats domestiques. Un chien vacciné est un soldat de la lutte contre la rage ». Ces propos ont été tenus hier jeudi par la Directrice nationale des Services vétérinaires (DNSV), Mme Traoré Halimatou Koné qui s’adressait à l’assistance réunie dans la cour de la DRSV du District de Bamako, sise au Marché Dibida, en face de l’ex-direction générale de la Police nationale.
Peu après ces propos, le secrétaire général du ministère de l’Elevage et de la Pêche, Youssouf Sanogo a procédé à l’inoculation de la dose de vaccin contre la rage à un chien présenté par son propriétaire. Ce geste consacre le lancement annuel de la Journée mondiale de lutte contre la rage, célébrée le 28 septembre de chaque année. La cérémonie a réuni plusieurs personnalités dont le représentant de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), Dr Karim Tounkara, du Chef de cabinet du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Yaya Haïdara, du conseiller technique du MEP, Dr Ouayara Koné, des représentants de l’Ordre des vétérinaires et de la profession vétérinaire publique et privée.
La campagne de lutte anti-rage est financée cette année par l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Elle concerne 10.000 chiens sur le territoire national. Les populations sont donc invitées à présenter leurs animaux domestiques comme les chiens et les chats à la vaccination à tous les points d’assistance vétérinaire pour recevoir la dose qui sauvera des vies humaines. Car, la rage est une maladie virale qui touche le système nerveux central des mammifères et celui de l’homme. Le virus se trouve notamment dans la salive et le cerveau des animaux infectés. La maladie se transmet par la salive d’un animal malade, le plus souvent d’un chien. Une fois que les symptômes sont présents, la rage est fatale aussi bien chez les animaux que chez l’homme. Elle existe partout sur tous les continents, mais l’Afrique et l’Asie sont les zones les plus affectées.
Présentant un tableau sombre de la maladie dans notre pays, la directrice nationale des Services vétérinaires a rappelé que la rage est endémique et présente dans toutes les régions du Mali. Mme Traoré Halimatou Koné a cité dans les détails les données d’une étude menée en 2010-2011 par le Laboratoire central vétérinaire (LCV). Elle a révélé que 17% des chiens, soit un effectif de 57 sur 330 chiens recensés dans les ménages, disposent d’un certificat de vaccination bien suivi et régulier. Par contre 41%, soit 136 sur les mêmes 330 ont été vaccinés contre la rage selon les propriétaires. Selon les statistiques de 2010 à 2015, 52 cas de rage positifs ont été diagnostiqués par le LCV. Les provenances des échantillons sont le District de Bamako, les régions de Sikasso, Koulikoro et Ségou.
Le District de Bamako affiche malheureusement le triste record des cas de morsures de chiens et de recrudescence des cas de rage. Ainsi de janvier à juillet de l’année en cours, 12 cas positifs de rage ont été diagnostiqués par le LCV. Et au cours du seul mois de juillet de cette année, 49 chiens ont été mis en observation suite aux cas de morsures, un cas suspecté a été recensé, un autre cas confirmé. Courant ce même mois, seulement 20 chiens ont été vaccinés contre la rage par la clinique des Services vétérinaires du District de Bamako. En 2013 et 2014, la Coopération suisse a financé la vaccination gratuite contre la rage qui a permis de vacciner à Bamako 675 chiens en Commune I et 1650 chiens dans les Communes V et VI. Cette année, la campagne prévoit de vacciner 10.000 chiens sur l’ensemble du territoire national.... suite de l'article sur L’Essor