Dans le cadre de la 6e revue du Programme économique et financier de notre pays appuyée par le FMI, à travers son programme de Facilité élargie de crédit (FEC), une mission du FMI (Fonds monétaire international) a effectué, du 27 au 29 septembre 2016, une visite de travail dans notre pays. Les conclusions préliminaires de cette mission de l’institution financière internationale étaient au cœur des échanges entre les journalistes et le ministre de l’Économie et des finances, Boubou CISSE, hier mercredi dans l’après-midi, dans la salle de conférence du département des Finances, à l’ACI 2000, en présence du chef de la mission du FMI au Mali, Lisandro ABREGO.
Les discussions relatives à la 6e revue du programme économique et financier du Mali appuyé par le FMI dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC), entre les deux parties (gouvernement et FMI) ont débuté du 14 au 23 septembre 2016 à Washington DC et se poursuivent du 27 au 29 septembre 2016 à Bamako.
A l’issue des discussions de Bamako, M. ABREGO a souligné que l’économie du Mali continue de croître à un rythme soutenu, avec une prévision de croissance du PIB de 5,4 % au titre de l’année 2016.
Aussi, il ressort du communiqué conjoint ayant sanctionné la rencontre entre les deux parties que l’activité économique est tirée aussi bien par les dépenses publiques d’investissement que par la politique accommodante de la Banque centrale régionale (BCEAO).
De même, souligne ledit communiqué, l’inflation est en baisse et pourrait diminuer à 0.5 % à fin décembre.
« En 2017, il est prévu que la croissance du PIB reste forte à 5,3 %, pendant que l’inflation devrait rester contenue à 1 %. Cette perspective favorable est toutefois sujette à des risques, notamment liés à la situation sécuritaire fragile du Mali », note le communiqué.
Par ailleurs, le chef de mission s’est réjoui du progrès continu, constaté dans la mise en œuvre du programme.
Selon les responsables du FMI, tous les critères quantitatifs pour le mois de juin 2016 ont été respectés et des avancées sont enregistrées dans la mise en œuvre des réformes structurelles dans la plupart des domaines.
Par contre, le FMI a constaté une certaine lenteur dans la mise en œuvre des réformes en matière de bonne gouvernance, notamment en ce qui concerne la législation sur la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.
Par ailleurs, la mission a salué le projet de loi de finances 2017 qui met l’accent sur une mobilisation accrue des recettes fiscales et un déficit budgétaire global d’environ 4 % du PIB. Cette loi de finances prévoit aussi des dotations pour alimenter le Fonds de développement durable pour lequel les autorités envisagent de rechercher d’autres sources de financement et d’incorporer un plus grand niveau d’investissement public, y compris pour la mise en œuvre de l’accord de paix. Le volet structurel du programme, a indiqué le conférencier, comporte des mesures qui visent à soutenir la mobilisation des recettes, à renforcer la gestion des finances publiques et la gouvernance ; sans oublier la prise d’autres mesures de promotion de la croissance économique durable à long terme et la réduction de la pauvreté.
Le communiqué du FMI précise que, sur cette base, que les deux parties sont parvenues à un accord préliminaire sur les principaux éléments du programme économique de 2017 et la conclusion de la 6e revue du Programme FEC.
Ainsi, à partir des conclusions préliminaires de cette mission au Mali, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de sa Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision en décembre prochain
De son côté, le ministre de l’Économie et des finances, Boubou CISSE, a rappelé que la Loi de finances rectificative 2016 prévoit un assouplissement temporaire de la politique budgétaire pour tenir compte des dépenses publiques d’investissement, sécuritaires, et celles liées à la mise en œuvre de l’accord de paix.
Dans la foulée, il a fait savoir que si les dépenses d’investissement ont augmenté, le déficit budgétaire au premier semestre a été en deçà de l’objectif. Par contre, insiste l’institution financière internationale, des progrès sont constatés dans les réformes de l’administration fiscale et la gestion des finances publiques (GFP).
Notons qu’avant de quitter Bamako, la délégation du FMI a rencontré le Premier ministre, Modibo KEITA ; le ministre de l’Économie et des Finances, Boubou CISSE ; le directeur national de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), Konzo TRAORE, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires de l’administration malienne. La délégation a aussi eu des entretiens avec les partenaires techniques et financiers du Mali et des représentants du secteur privé.
Par Abdoulaye OUATTARA