S’il est vrai qu’il est difficile de finir ses jours sans tomber au moins une fois entre les mains du personnel de santé, il faut souhaiter seulement que cela ne soit entre le 10 et le 14 octobre prochain. Cinq jours durant lesquels le Syndicat national de la Sante, de l’Action social et de la Promotion de la famille a décidé d’aller en grève, si ses doléances ne sont pas satisfaites. Alors qu’elle vient d’observer deux jours de grève les 20 et 21 septembre derniers.
Une grève de cinq jours qui prendra effet pour compter du dimanche 9 octobre 2016 jusqu’au vendredi 14 octobre 2016, c’est le mot d’ordre officiellement lancé à ses militants par le Syndicat national de la Sante, de l’Action social et de la Promotion de la famille, si l’on en croit le préavis de grève déposé par ledit syndicat, avant-hier mercredi, 27 septembre 2016, au Ministère du Travail, de la Fonction publique chargé des Relations avec les institutions. Mais cette grève reste conditionnée à l’évolution de la situation, notamment la réaction des départements ministériels de tutelle par rapport aux neuf (9) points de doléances énumérées dans le préavis de grève.
Il s’agit en réalité, de la reconduction du cahier de doléances mis en avant lors de la grève des 20 et 21 septembre dernier, menée par les différents syndicats de la santé que sont le Syndicat national de la Santé de l’Action sociale et de la Promotion de la Famille (Sns-As-Pf), le Syndicat autonome des cadres médicaux (Synacam). Une grève qui était très bien suivie au niveau des hôpitaux et centres de santé.
Pourquoi diable les syndicalistes remettent-ils cela en l’espace de quinze jours, alors que les empreintes des souffrances causées à la population lors de cette première grève sont encore fraiches ? Pourquoi d’ailleurs ces grèves à répétition dans des secteurs nationaux aussi sensibles ?
Prise en charge à 100% des soins médicaux et
du médicament
C’est parce que certainement le dialogue est rompu entre les autorités et les responsables syndicaux dans le cadre d’une concertation en vue de trouver un terrain d’entente. Trois ministères ont concernés par ces turbulences et doivent bouger pour les juguler. Il s’agit du Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, celui de la Solidarité et de l’Action sociale et enfin le Département de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille. Mais il leur est reproché, selon le préavis de grève, de “ manquer d’intérêt à trouver dans un cadre consensuel une solution aux résolutions issues du Congrès du Sns-As-Pf des 17, 18 et 19 janvier 2012 “.
De toute façon, si l’on n’y prend garde, la situation risque de s’empirer car les travailleurs réunis au sein de leur syndicat, forts de leur droit de grève et dont ils entendent user pour mieux se faire entendre, exigent la satisfaction des points contenus dans les résolutions du 12ème congrès, l’augmentation substantielle des primes de fonction spéciale, des primes de garde, des primes de monture et l’augmentation des émoluments d’appartenance sur leur salaire. En plus de la revalorisation de la fonction socio-sanitaire et de la promotion famille, à travers l’adoption d’un plan de carrière pour tous, un plan de formation continue et un plan de motivation. Sans compter la prise en charge à 100% des soins médicaux et du médicament du personnel socio-sanitaire et de la Promotion de la Famille assujettis à l’AMO, conformément au décret 002-311 du 4 juin 2012.
En outre, ils exigent l’intégration dans la fonction publique des contractuels payés sur ressources propres, Fonds PTTE, des nourrices de la Pouponnière 1 et la régularisation de la situation des autres catégories de travailleurs de ladite structure, conformément à la réglementation du travail. Enfin, l’octroi d’autorisation et de congés de formation à tous les travailleurs ayant respecté la règlementation en vigueur.
Par ailleurs, comme stipulé dans le préavis de grève comme point de revendication, le Syndicat réclame le respect des libertés syndicales à tous les niveaux et l’annulation des mutations abusives des responsables syndicaux dont le mandat est en cours.
En dernier ressort, il est exigé la régularisation des agents victimes du contrôle physique et des agents de la santé de la région de Gao omis pour les frais de retour et d’installation, l’amélioration des conditions de travail par le recrutement du personnel qualifié ainsi que l’amélioration du plateau technique conformément à la carte sanitaire nationale et la dotation régulière et conséquente en consommables de toutes les structures.
Tout semble donc négociable dans ce cahier de doléances. Il suffit tout simplement d’accepter de s’asseoir autour d’une table et de se dire la vérité, avec sincérité et objectivité, en mettant le Mali au-dessus de tout.