Après une première phase couronnée par une conférence débat organisée, le mercredi 21 septembre dernier, par le Réseau des Journalistes Scientifiques (RJS) en partenariat avec le Centre d’Innovations Vertes pour Secteur Agro-Alimentaire du Projet d’Appui au Secteur de l’Irrigation de Proximité(PASSIP), une dizaine de journalistes étaient sur le terrain à San du vendredi 24 au samedi 24 septembre 2016 pour rencontrer les paysans de cette localité qui sont en train de révolutionner la culture du riz à travers la technique SRI (Système de Riziculture Intensif), devenant ainsi une référence nationale et même sous-régionale.
Ce sont des paysans de San très confiants et reconnaissants envers le Système de Riziculture Intensif (SRI) du projet PASSIP que nous avons rencontré, le vendredi 23 septembre dernier, dans le cadre d’une visite d’évaluation de l’impact de cette technique révolutionnaire dans la vie de ces paysans. Les 2 jours d’échanges ont permis de constater de visu le niveau d’organisation des producteurs, regroupés en association appelée « Association des Riziculteurs de la Plaine Aménagée de San Ouest (ARPASO) ». La rencontre a eu lieu au niveau de leur siège sous la présidence de Moctar Traoré, président de l’ARPASO, en présence des chefs Secteur de l’Agriculture de San, Mamadou Traoré et du Périmètre Irrigué de San, Adama Traoré, non moins adjoint au maire de la Commune urbaine de San, du conseiller Technique de CVA-Riz (SRI)Djiguiba Kouyaté. Les membres de l’association se sont fortement mobilisés.
Après la présentation de l’association (ARPASO) dont l’historique de sa création, sa mission, sa composition, ses résultats, son utilité sur la vie des paysans etc, Moctar Traoré a tenu à remercir les responsables du projet PASSIP pour leurs soutiens à travers le système SRI. Qui selon lui a apporté un grand changement dans la production du riz à San avec des rendements nettement meilleurs contrairement à la pratique conventionnelle. Selon lui, cette pratique a beaucoup amélioré les conditions de vie, au point qu’ils sont sollicités par d’autres exploitants pour les former sur cette pratique très bénéfique pour les producteurs.. Aujourd’hui leurs collègues de la sous région viennent s’enquérir régulièrement de leurs expériences. « Le SRI a apporté une grande amélioration dans notre travail et nous permet d’avoir un rendement meilleur. C’est une technique qui consomme moins d’eau, moins d’engrais (70 contre 200kg pour la pratique conventionnelle, moins de semences dont 8kg pour le SRI contre 50 pour le système conventionnel. Il en est de même pour la durée du cycle du riz qui se réduit par rapport à l’autre pratique. Avec le SRI nous pouvons avoir plus de 10 tonnes à l’ha contrairement à la pratique conventionnelle.», se réjouit Mocar Traoré de l’ARPASO.
Cela a un effet positif également, poursuit-il, sur notre économie locale surtout les jeunes qui n’ont pas besoin d’aller à l’exode pour gagner leur vie car la potentialité existe déjà sur place. C’est pourquoi, explique Moctar Traoré, ils ont aménagé à travers leur association, 50 ha pour les jeunes de l’APEJ. Mais aussi pour les femmes à travers le fumage du riz et d’autres activités liées à la culture du riz.
Toutefois l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Nonobstant l’embellie, des difficultés subsistent, a expliqué Moctar Traoré. Il s’agit entre autres du manque de matériels de travail, notamment la repiqueuse, le semoir philippin, etc. ou encore l’insuffisance de terres aménagées (2385 ha dont 50ha récemment aménagées au profit des jeunes de l’APEJ) par rapport à la forte demande de la population.
Le Président de l’ARPASO a profité de l’occasion pour inviter l’Etat (le principal partenaire) à aménager d’autres espaces pour faire face à ce défi. Il dira que leur association depuis sa création en 1989 n’a pas aménagé plus de 200 ha au profit des paysans. Parce que les coups de réalisations sont extrêmement élevés (plus de 3 millions par ha). Quant au Chef Secteur de l’Agriculture de San, Mamadou Traoré, répondant aux questions d’un journaliste, dira que plus de 40% des paysans utilisent la technique SRI.
Selon Djiguiba Kouyaté (spécialiste du SRI), les paysans de cette localité ont déjà dépassé la phase test de cette technique du SRI pour devenir ainsi une référence à la fois nationale et sous régionale dans la pratique du SRI. Quant à l’historique cette technique dans notre pays, il dira qu’elle date de 2007 avec un premier test sur des petites parcelles à Goundam qui a donné de bons résultats. La technique SRI fut mondialement découverte en 1990 au Madagascar selon Djiguiba Kouyaté avec des paysans qui ont utilisé cette méthode pour faire face à une pénurie d’eau et d’intrants.
Egalement présentes à cette rencontre, les femmes à travers Korotoumou Traoré ont profité de l’occasion pour exprimer leur profonde reconnaissance au projet PASSIP pour leurs appuis à travers le SRI qui a apporté un apport considérable dans leur vie en améliorant considérablement leurs productivités.
Cette rencontre a été suivie, le lendemain samedi, 26 septembre par une visite de terrain au Champs Ecole Paysannes de San ou nous (les journalistes) avons pu nous rendre compte des résultats de cette technique appliquée à certains champs comparativement à la pratique conventionnelle. Sur le terrain ont pouvait constater une nette différence nette entre les 2 techniques au point que certains paysans se donnaient le plaisir de copier certaines techniques du SRI en les associant avec la pratique conventionnelle. Les journalistes ont eu droit à des explications sur les différentes techniques du SRI sur un même champ. Il s’agit entre autres du Placement Profond de l’Urée, la Pratique Paysanne etc pour comparer les 2 systèmes (SRI et conventionnel). Cette phase a pris fin par la visite d’une vieille station de pompage (1970) qui fournit de l’eau aux paysans. Selon les responsables de l’ARPASO, les paysans payent de plus 16 millions par an à EDM comme redevance d’eau.