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Edito : L’opposition ne désarme pas
Publié le lundi 3 octobre 2016  |  Le Républicain
Marche
© aBamako.com par momo
Marche de l’opposition
Bamako, le 01 octobre 2016 Des milliers de personnes ont pris part ce matin à la marche de l’opposition pour dénoncer la gestion du pays
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Bis repetita. A l’appel des partis de l’opposition et de la société civile, des milliers de maliens ont, encore, battu le pavé le samedi dernier à Bamako pour : la tenue des concertations nationales, le retour de l’ex président ATT, et contre la censure de la télévision d’Etat l’ORTM. Entre sa marche de mai passé et celle d’aujourd’hui, l’opposition a été obligée de revoir la copie de ses revendications, en y ajoutant : la lutte contre le nouveau code électoral qui a défrayé la chronique ces derniers moments.

L’opposition maintient, donc, la pression pour, dit-elle, trouver une solution à la descente aux enfers du Mali. Replantons le décor. Les conditions de vie des citoyens se sont fortement détériorées. Chômage, grèves en série, marchés de gré à gré, l’expression d’une mal gouvernance réelle, sont plus que jamais les marqueurs des trois ans de pouvoir IBK. Nous assistons à un enrichissement insolent d’une infime minorité, ceux qui sont au pouvoir et leurs proches, au moment où le commun des mortels, l’homme de la rue, croupit sous le poids d’une misère chaque jour plus abjecte. La partition du pays est presque inévitable à l’allure ou vont les choses. Kidal échappe toujours au contrôle du Mali.

Le tiers du centre du pays et la moitié de la région de Ségou sont, aussi, hors contrôle de l’Etat malien. L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali presque 16 mois après sa signature est au point mort. A Kidal, la guerre de leadership entre deux groupes armés signataires de l’accord de paix a provoqué des conflits intercommunautaires entre Imghad et Ifoghas qui peinent à connaitre une issue malgré des nombreuses médiations. Plus alarmant encore, le nombre de morts civils et militaires au Mali. 1300 morts durant les trois ans du pouvoir actuel, selon le Parena. A

la tribune de l’ONU, il y a juste de cela 10 jours, le président IBK s’inquiétait de l’avancée du terrorisme et du grand banditisme dans le centre du pays. « Cela remet en question la stabilité et la sécurité de nos pays voisins à cause de la volonté d’expansion des groupes terroristes affiliés à Al Qaeda et l’Etat Islamique. » Pire, une nouvelle loi électorale non consensuelle, selon l’opposition, vient d’être adoptée par l’Assemblée Nationale et le collège électoral a été convoqué pour le 20 novembre. L’immobilisme du pouvoir face aux problèmes du pays pousse ses alliés à retourner leurs vestes. La majorité présidentielle, soutien du pouvoir, s’effrite. Des partis, comme l’ADP-Maliba, ont quitté le navire de la mouvance présidentielle. La semaine dernière, quatre députés du RPM, le parti au pouvoir, ont démissionné.

Les démissionnaires, aussi, dénoncent la mauvaise gestion du pays. Il appartient, aujourd’hui, au pouvoir en place de prendre conscience de la situation et de prendre date avec l’histoire. Ce pari est à sa portée. Et si nous nous y mettons ensemble, nous le gagnerons. Les maliens doivent vite se mettre autour d’une table en vue de préserver ce patrimoine commun [Mali] légué par le père de l'indépendance Modibo Keïta. Les concertations nationales indiquées par l’opposition pourraient constituer les bases pour engager un débat sérieux afin de mettre un terme à ce qui de plus en plus semble être une impasse générale préjudiciable à la marche du pays tous secteurs confondus.

C’est la première urgence à résoudre. Il faut faire en sorte que les forces vives de la nation, pas seulement les partis ou les mouvements citoyens, mais le peuple, dans ses diverses composantes, se mettent en ordre de marche, de bataille, et se retrouvent autour du Mali. C’est dire que le temps de l’action est venu, et il presse. Ne pas agir maintenant, c’est aller droit au mur. C’est pourquoi c’est là, rien que là, ou doit se situer le curseur sur le débat dont le but est de permettre que la conversation nationale sur les enjeux cruciaux du pays, vienne décrisper ce climat assurément malsain dans lequel nous baignons en dépit des rodomontades de ceux qui veulent nous faire croire que nous sommes a l’orée d’un décollage vers les prairies du bonheur sur terre.

Madiassa Kaba Diakité
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