L’opposition malienne a tenu le samedi 1er octobre, une «Marche pour la démocratie». Elle a été organisée contre la nouvelle loi électorale, la censure de l’ORTM et pour réclamer la concertation nationale et le retour du Président ATT au bercail.
Ce sont les quatre thèmes qui ont amené l’opposition à battre le pavé. Le premier constat est qu’elle a mobilisé peu de monde par rapport à la précédente marche. C’est dire que trop de marches démobilisent les militants, voire les sympathisants.
Ensuite, l’opposition tente de convaincre l’opinion publique nationale et internationale du bien fondé de sa démarche à travers les thèmes choisis, alors que ce sont des chantiers déjà mis en route. En clair, l’opposition entend enfoncer des portes déjà ouvertes. C’est trop facile.
S’agissant de la loi électorale, elle a râlé à travers des communiqués et autres déclarations par voie de presse. Elle est allée jusqu’à menacer de prendre l’Assemblée nationale en otage par la tenue d’un sit in devant l’Hémicycle le jour du vote. Finalement, elle a reculé et a pris part aux débats parlementaires.
Elle n’a pas pu imposer ses points de vue, mais la majorité, dans sa grande sagesse, a abandonné le montant de 35 millions de nos francs prévu dans le projet de loi comme caution pour la présidentielle pour maintenir le statu quo: 10 millions.
Le même statu quo a été maintenu pour les parrainages, soit 10 députés ou 5 conseillers communaux par région, au lieu de 15. Cependant, la majorité n’a pas cédé sur la possibilité d’organiser les communales dans certaines collectivités et en laisser d’autres pour plus tard pour des raisons de sécurité. L’opposition voulait que le scrutin se tienne partout sur le territoire malien le même jour. Deux positions antagonistes.
Ce n’est pas tout. Soumaïla Cissé et ses camarades estiment que la position de l’Etat jure avec la Constitution. C’est pourquoi ils ont même saisi la Cour constitutionnelle. Alors que cette institution n’a pas encore tranché, l’opposition choisit la rue pour s’exprimer. Est-ce pour exercer un chantage sur les juges constitutionnels? Ce qu’il faut savoir, c’est que la Présidente de cette Cour et ses collègues ne sont pas du genre à se prêter au chantage.
Cette instance tranchera, qu’il pleuve ou qu’il neige. Attendons donc son arrêt! N’anticipons pas! Ce qui est sûr, c’est qu’il aura des communales le 20 novembre prochain. Le collège électoral a déjà été convoqué, sur la base de l’ancienne loi électorale, disons de celle qui est en vigueur puisque la nouvelle n’est pas promulguée, étant toujours entre les mains des juges constitutionnels.
Même si, par extraordinaire, elle était rejetée, les élections auront lieu. Ceux qui jouent au dilatoire pour ne pas y aller l’apprendront à leur dépens. Ils ont peur de la zone de vérité, celle des communales, qui permet de savoir qui pèse quoi? Qui vaut quoi? Le grand vacarme qui fait vivre certains sera bientôt terminé.
Quant à la censure de l’ORTM, c’est du déjà entendu. C’est la même rengaine partout en Afrique avec les organes d’Etat. Ceux qui s’insurgent contre cette pratique, une fois arrivés au pouvoir, se complaisent dans la même situation. Encore que nous soyons contre toute vraie censure, d’où qu’elle vienne.
Pour la concertation nationale et le retour d’ATT au bercail, IBK s’est montré favorable à l’une comme à l’autre. C’est bien dans le cadre de la concertation nationale qu’il a rencontré, il y a quelques jours, le leader de l’opposition, Soumaïla Cissé. Cela ne peut pas être aussitôt dit, aussitôt fait. Il y a des préparatifs à mener.
S’agissant d’ATT, il n’est pas poursuivi. Il n’y a pas de mandat d’arrêt international contre lui. Qu’est ce qui l’empêche de rentrer au bercail, d’autant qu’IBK s’est publiquement déclaré favorable à son retour?
En clair, l’opposition veut enfoncer des portes déjà ouvertes, comme si elle avait suffisamment d’énergie à dilapider, au lieu de se concentrer sur l’essentiel: les communales du 20 novembre.