L’intervention des troupes serval de la France le 10 janvier 2013 pour stopper la montée en puissance des djihadistes vers le sud du pays a été saluée à sa juste valeur par la communauté nationale et internationale. Quelques semaines plus tard, l’étau s’est resserré autour des Maliens qui continuent à s’interroger sur la moralité de la République Française dans la gestion de la crise malienne en générale et la question de Kidal en particulier. Kidal bastion de la rébellion Touareg est toujours sous contrôle des ex-groupes rebelles et des groupes d’auto-défense. A qui incombe cette situation ?
Si l’opposition politique et beaucoup de Maliens incombe cette responsabilité au régime d’IBK, d’autres analystes sont convaincus que la France est la seule coupable. Arrivée aux portes de Kidal après la libération de Gao et Tombouctou, avec la bénédiction des alliés, l’armée malienne a été empêchée voire interdite au vu et au su de tous d’y mettre le pied.
L’artiste malien, Salif Keïta n’avait-il pas raison de dire que si la France voulait, même demain la crise au nord serait finie. Pourquoi accuser autant la France colonialiste si elle avait été sincère dans ses relations diplomatiques avec la république du Mali qui se croit en face d’un ami. Si tous ont reconnu que l’unité de la république du Mali est nécessaire, pourquoi ne pas rappeler à l’ordre ceux qui sont entrain de violer le cessez-le-feu. Pourquoi la France circule comme elle veut dans la zone et non nos forces armées ? La présence de la MINUSMA à Kidal n’est qu’un prétexte.
En réalité, ce sont les forces Françaises qui contrôlent le mouvement de tous les groupes armés et même de notre armée. Aujourd’hui, l’Accord pour la Paix connait un blocage dans sa mise en œuvre et aucune mesure corrective n’est visible pour faire arrêter ce désordre auquel se livrent en particulier la CMA et le MAA. Le temps pour les Maliens d’ouvrir grandement les yeux n’est –elle pas venu. En effet, il est important de former un bloc autour du Président IBK, pour exiger à la France de faire preuve de plus de franchise et de loyauté dans la gestion de Kidal.
La France ne peut se dire être ami du Mali et continuer à accueillir ceux qui ne veulent pas œuvrer pour l’unité de notre pays. Aujourd’hui l’histoire a donné raison au gouvernement Malien. Ceux qui ne respectent pas la mise en œuvre de l’accord sont connus. Evitons de tergiverser et menons des actions concrètes pour dénoncer et dire à la France impérialiste que son jeu de cache-cache a assez trop duré.