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Edito : Hors-jeu pour l’opposition
Publié le lundi 3 octobre 2016  |  Le Pays
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Samedi 1er octobre 2016, un collectif composé d’une dizaine de partis politiques et quelques regroupements de jeunes a battu le pavé pour non seulement dénoncer, mais aussi faire des revendications sur un certain nombre de sujets cruciaux qui hantent la nation : censure de l’ORTM, concertations nationales, retour d’ATT, loi électorale etc. Une marche qui doit donner à réfléchir aux organisateurs tant en terme de mobilisation mais aussi des retombées, dont l’appréciation est diversement partagée par les Maliens.
Cette démarche démocratique est la deuxième, en l’espace de quelques mois, organisée par les partis politiques de l’opposition. Sur presque les mêmes faits, il ressort d’une analyse minutieuse que l’opposition se réveille toujours en retard. Lors de la première marche, nous avons estimé que l’opposition voulait se servir du nom d’ATT, cet ancien président que le peuple malien réclame aujourd’hui. Une histoire de se faire de l’estime auprès de ce même peuple. La stratégie tombait au mauvais moment. ATT a été accusé de ‘’haute trahison’’, les politiques qui disent se battre pour sa cause aujourd’hui n’ont pas pris la rue pour dénoncer l’acte partial à l’époque. Ils se sont simplement contentés de dire non à travers des déclarations. Alors pourquoi avoir attendu tout ce temps avant de se manifester. Le collectif, dans sa vision, estime que la présence d’ATT sera un bonus capital pour la réconciliation. Elle est le fruit d’une justice équitable. Alors tous ceux qui sont visés par la justice, il y a lieu d’attendre le sort qui leur sera réservé. Je veux parler d’ATT, des putschistes, des groupes rebelles etc. L’Etat en s’investissant dans ce sens a fait des dérives en libérant des criminels de guerre au non d’un accord de paix.

L’opposition devait faire de cela une bataille noble aux prix de tout car il n’y a pas de nation forte sans justice forte. Elle devait le réclamer, et même menacer le régime en cas de libération sans jugement. Là aussi, elle n’est pas appréciable à hauteur de souhait.

Un autre fait plus sérieux s’en est ajouté. Il s’agit bien de la loi électorale votée par les députés. Si son contenu porte polémique, l’opposition et même certains partis politiques de la majorité qui ont rejeté ladite loi par des sorties seulement verbales, ceux-ci devaient taper dur du poing sur la table afin de contraindre le pouvoir à y renoncer. L’ont-ils fait ? Non ! Et après vote, c’est en ce moment qu’ils descendent dans les rues de la capitale pour dire non à la nouvelle loi électorale. Cela s’appelle le médecin après la mort.

Aujourd’hui, l’opposition doit le plus se battre, comme les partis au pouvoir, contre la partialité nourrie par la communauté internationale dans la crise malienne. Tout le monde sait le jeu trouble de la France et les Etats Unis. Qu’elle n’oublie pas de les intégrer dans l’ordre du jour de sa prochaine marche. C’est dans ce sens qu’elle répondra aussi pleinement à son statut de Républicain. Ces Etats, par hypocrisie, coupent le souffle au régime, c’est à nous peuple malien (en ignorant les clivages) de faire barrage à cette imposture. Car aujourd’hui c’est IBK Dieu seul sait demain. Et si un autre s’installait, il n’échappera point, sans l’accompagnement du peuple malien dans son ensemble, à la pesanteur des amis pompiers pyromanes.

Si nous devons tous notre vie à la chère patrie, nous devons aussi ensemble la protéger contre les forces extérieures qui divisent pour mieux régner, mieux vider cette partie de l’Afrique de ses trésors.

Boubacar Yalkoué
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