La semaine dernière a été marquée par la démission de quatre députés du Rassemblement pour le Mali. Si les raisons évoquées par les sieurs Kalilou Ouattara de la commune III, Mamadou Doumbia Commune II, Soyba Coulibaly Kati et Bakary Diarra de Sikasso ont été peu convaincantes, aujourd’hui, les choses se précisent mieux.
La mauvaise gouvernance a été un prétexte pour les démissionnaires pour justifier leur départ. Mais il a fallu quelques jours seulement pour découvrir les non-dits. Il s’agirait d’une affaire de sous. En tout cas, c’est le cas du Pr Kalilou Ouattara de la commune III. En effet, quelques temps après leur démission, il se serait rendu chez l’un de ses amis à Badialan I. Naturellement, sa démission était au cœur de leurs échanges. De sources concordantes, dans son explication, l’ex-député RPM de la commune III aurait parlé de tout sauf d’une quelconque mauvaise gouvernance. Il affirmait ceci : «nous étions fatigués. A l’Assemblée nationale, l’argent tournait autour de nous sans qu’on n’arrive à le toucher. Tandis qu’on achetait des voitures de luxe pour des gens qui ont l’âge de nos enfants». Cette déclaration du Pr Ouattara conforte donc les affirmations de certaines de nos sources qui indiquaient que les députés démissionnaires avaient été «achetés». Le prix «d’achat» des consciences s’élèverait à des dizaines de millions FCFA par démissionnaire, nous rapportent des sources dignes de foi. Elles ajoutent que le fils du Pr Ouattara, Gérard, serait le comptable de la société du bailleur de fonds du parti au sein duquel les transhumants du RPM ont déposé leurs valises.
Un autre député avec lequel on a voulu commercer a confié qu’il s’est offusqué en disant: «je fais la politique par conviction. Ma conscience n’est pas à vendre».
Revenons à l’honorable Ouattara! Dans son justificatif, il a indiqué que contrairement à d’autres candidats, il n’a eu aucun soutien du parti. Faux, rétorque son propre entourage. Il aurait reçu 10 millions FCFA qu’il a lui-même décaissés à la BHM. «Il a mis ce montant dans son sac, sans compte rendu», rapporte cette source.
Faut-il le souligner, le départ du Pr Ouattara du RPM a été fêté en commune III. Parti en solo, son départ est considéré comme un bon débarras par les militants RPM de la commune III. Car, expliquent-ils, c’est par la bénédiction de la section, qui a fait du porte-à-porte avec le candidat Ouattara qui ne connaissait même pas les quartiers de la commune, que ce dernier a été élu. Dès son élection, il a tourné dos à tous. A telle enseigne que son comportement affectait la popularité du parti dans la commune. Donc, affirment-ils, ce départ est salutaire. Certains en auraient même profité pour présenter des excuses aux habitants de la commune pour le manque d’égard qu’ils ont subi de la part de Ouattara.