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Conférence d’entente nationale : Des acteurs se prononcent
Publié le lundi 3 octobre 2016  |  Le Pouce
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La tenue de la conférence d’entente nationale, pour résoudre en partie la crise Malienne, est une question qui ne cesse d’alimenter les débats politiques dans les salons feutrés, les bureaux, les états-majors politiques, les grins et autres lieux du donner et du recevoir. Des concitoyens se prononcent sur le sujet.

Daha Kéita, secrétaire général de la jeunesse section III RPM

Une conférence inédite



« Nos appréhensions sont positives par rapport à cette conférence nationale. Tout ce qui concorde à l’entente et à la cohésion nous préoccupe. Ce n’est pas parce on est au pouvoir, qu’on veut soutenir X ou Y et qu’il faille tout laisser dans l’eau. Après tout, ceux-là qui ont pris les armes pour se dresser contre le Mali, sont aussi des fils à part entière de ce pays. Je pense que dans cette situation, seul le dialogue peut tout régler. Cette affaire est malienne et n’a qu’une solution malienne. Tous les acteurs extérieurs sont ici pour nous assister en réalité. Le Mali a , au contraire prouvé à la face du monde que les armes ne peuvent rien régler dans la crise du nord. L’Etat malien a toujours privilégié la solution pacifique. Seul le dialogue paye. Notre pays est une terre de grande tradition en termes de dialogue. On a vu la rencontre de Kourou kan fouga avec l’empire du Mali. Il y a eu des grandes rencontres dans le passé. En initiant une telle rencontre, il s’agira pour le Mali de montrer à la communauté internationale et à nos amis partenaires qui ne cessent de nous accompagner, sa bonne foi, son sens de l’Etat et de sa responsabilité. On n’est pas une nation pour rien. Nous sommes une nation qui veut reprendre sa place dans concert des nations. Le Mali ne peut demeurer en reste. Toutes les grandes nations ont connu des soubresauts. Les Maliens doivent être conscients que le pays vit l’un des moments les plus pires de son histoire. Mais nous remercions Dieu avec l’élection de SE Ibrahim Boubacar Keïta à la magistrature suprême, beaucoup de choses ont changé. Même s’il y a des performances macro-économiques qui ne se sentent pas dans le panier de la ménagère, il faut reconnaître qu’à travers les indices de développement et tout le gros travail que le gouvernement est en train d’abattre pour le bien-être du citoyen lambda, le président et son équipe gouvernementale sont à féliciter et encourager. Le Mali vient de loin. Ne l’oublions pas. Sans esprit partisan, cette conférence sera une conférence inédite. Elle va permettre à tous les fils de ce pays de se retrouver et de parler sur table des solutions pour la sortie de crise. Les anciens aiment dire que c’est sous l’arbre à palabre que les vrais sujets de la cité sont discutés. Cette conférence d’entente nationale sera l’occasion de se dire certaines vérités afin que jamais ce qui nous a mis aussi bas ne puisse se reproduire. C’est avec ça que le pays pourra trouver son envol. En ce qui concerne la jeunesse, dont je fais partie, elle doit rester mobilisée. La jeunesse constitue un levier très important dans l’organisation d’un pays comme le nôtre. C’est une couche vulnérable, mais qui est à la croisée des chemins entre les nombreux défis. La jeunesse doit se comprendre, essayer devoir son erreur, l’exploiter positivement et repartir sur de nouvelles bases. Le seul salut de la jeunesse, c’est d’aller vers l’instruction. Le Mali a besoin des débouchés. La mondialisation aidant, on assiste à des marchés communs. Et la jeunesse ne peut rester en marge de cette évolution. Pour ce faire, la jeunesse malienne ne peut émerger sans un environnement de paix durable. Pour que notre jeunesse soit le pilier de la nation malienne de demain, il faut lui ouvrir les voies d’une émergence certaine. Toute chose qui permettra aux jeunes de défendre l’intérêt du Mali au-dedans ou au dehors de ses frontières même si c’est aux Etats-Unis. ».

Khêfing KANTE, ségal de la section syndicale de l’Administration générale

«S’unir autour de la paix»

« Je salue d’abord cette initiative qui est une recommandation voire une exigence de l’accord pour la paix issu des pourparlers d’Alger. Cette initiative concourt à une paix certaine et une réconciliation de tous les cœurs. Les Maliens ont besoin de se parler, de s’expliquer et de se pardonner réellement. J’invite tous les fils du Mali à s’unir autour de la paix. La réconciliation nationale ne doit exclure aucune composante des structures nationales de ce pays. Le dialogue est la seule voie qui permet aux gens de renforcer le vivre ensemble. C’est bon de signer les accords sur les documents, mais le plus difficile est de concrétiser en actes concrets et visibles cette volonté. Personne ne viendra construire le Mali à notre place. Il ne sert à rien de s’agripper sur son orgueil. C’est une affaire qui ne concerne que les Maliens. A travers le dialogue, les Maliens du sud et du nord se retrouveront comme avant pour parler du Mali. ».

ALASSANE DEMBELE, président national du parti ANCD-Mali

« Le pouvoir doit pouvoir raison garder».

« En réalité l’idée des concertations nationales est venue de l’opposition républicaine et démocratique depuis un certain temps. Individuellement notre parti a tenu une série de conférence de presse pour exprimer la nécessité des concertations nationales. Mais c’était un dialogue de sourd y compris l’appel lancé maintes fois par l’opposition. Lorsqu’on est bloqué et qu’on n’a pas de repère, il va s’en dire d’accepter que l’opposition n’est pas l’ennemi du peuple encore moins du gouvernement. L’opposition est une adversité qui est là pour aider notre pays. Le pouvoir doit pouvoir raison garder pour ne pas être trop passionné afin de voir d’abord le Mali en face avant tout. Aujourd’hui tout le monde sait que ça ne va pas. On a une conjoncture économique qui ne dit pas son nom. Nous avons une situation chaotique sur tous les plans. Tous les chiffres qu’on dit au peuple sont erronés. Que devient l’argent de notre or. Pourquoi le Mali ne se développe pas. Le système de gouvernance depuis longtemps et cela ne date aujourd’hui. L’opposition ne gère pas les détails. Il y a un exécutif qui se dit responsable. Il doit donner des résultats. Ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir sont venus pour redresser une situation incorrecte. Pour nous la concertation nous permettrons d’avoir accès à toutes les différentes voies de sortir de cette situation chaotique. Le Mali doit aller sur une nouvelle base. Sans une conférence d’entente nationale, je ne crois pas qu’on pourrait avoir une tranquillité et l’armée que nous espérons. La conférence nationale est une nécessité de faire revenir le Mali dans la normalité ».



FATOUMATA SACKO dite djinè, membre du comité directeur national du PDES

« La paix n’est pas virtuelle ».

« Entre ce que le président de la république dit et ce qu’il fait, il y’a un océan. Depuis 2012, nous sommes en train de réclamer ces concertations. Quel que soit le cadre, nous voudrons seulement que tous les Maliens s’asseyent autour d’une table pour parler de la question. Nous l’avions souhaité depuis l’élection du président IBK à la tête de l’Etat. Ils sont partis signer l’accord pour la paix. Aujourd’hui tout le monde a vu que sa mise en œuvre est impossible. Déjà avec la mise en œuvre des autorités intérimaires, nous avons vu que rien n’a pu démarrer. Il faut que les Maliens se concertent pour trouver une solution à toutes ces questions. La paix n’est pas virtuelle. Le président de la république ne s’est jamais soucié en réalité de ces conférences. En ce qui concerne le retour du président ATT. Je veux que le dossier soit vidé et classé sans suite. Si on doit juger ATT, je pense que beaucoup de gens seront jugées en même temps. Je fais allusion au premier responsable du pays. Le retour d’ATT est devenu un fonds de commerce pour beaucoup de gens ».

Djibril Tangara, président du parti FCD :

« La conférence d’entente nationale est une nécessité absolue »

« La conférence d’entente nationale est une nécessité absolue. Dans un pays, il faut que les gens se parlent. Les problèmes n’ont de solutions que lorsqu’on se parle. Depuis trois ans, on demande une concertation nationale qui puisse permettre à tous les fils du pays de s’assoir pour discuter des grands problèmes de la nation, et se pardonner. Le refus de cette concertation nous a amené dans tout ce que nous vivons aujourd’hui. »

Maître Demba Traoré, Secrétaire chargé à la communication de l’URD

« Il faut ces concertations nationales pour débattre des problèmes réels du pays »

« Nous réclamons depuis maintes reprises, la tenue des concertations nationales. Il faut ces concertations nationales pour débattre des problèmes réels du pays. L’insécurité a divisé le Mali en trois. Le nord évolue à part. Le centre est détaché du reste par la faute de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui parce qu’ils n’ont aucune vision claire pour lutter contre l’insécurité. Les forces armées et de sécurité ne sont pas équipées. Tous les jours, on les tue comme des mouches. Ce n’est pas normal. Nous avons à faire à des gens qui sont suréquipées et nous voulons gagner contre eux avec ce qu’on a. Ce n’est pas possible. Aujourd’hui, l’argent public est utilisé pour des futilités alors que nous avions des besoins cruciaux pour la survie de notre nation. La réconciliation nationale ne peut se faire sans qu’on ne parle du retour de l’ancien président de la république ATT qui est en dehors du Mali. On ne veut pas qu’ATT reviennent pour prendre part à ce processus de réconciliation nationale pendant que, des gens contre desquels des plaintes avaient été déposées pour avoir mutilé nos populations au nord et violé les femmes, évoluent au sein du gouvernement en république du Mali. Ils ne sont pas plus Maliens que le président ATT. Il faut que le gouvernement fasse énormément attention »

Propos recueillis par Jean Goïta
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