Ils étaient des milliers de manifestants à avoir répondu à l’appel de 13 partis politiques et des associations de la société civile. Ils ont marché le samedi 1er Octobre 2016 de la place de la Liberté jusqu’à celle de l’indépendance pour dire « NON » à la nouvelle loi électorale qualifiée de « démocraticide », réclamer le retour du soldat de la démocratie, ATT, exiger la tenue des concertations nationales inclusives pour débattre des questions existentielles de la Nation et enfin pour dénoncer l’omerta du pouvoir sur le seul média public, l’ORTM. Ils, sont les FARE Anka Wuli, le PDES, le PARENA, le PIDS, la FCD, le PRVM FASOKO, l’ANCD-Mali, l’URD, le PSP, l’AFP-Mali, le PLA, le FDM-MNJ, et l’EP Faso N’Gneta Kanu qui par leur grande mobilisation, entendent envoyer un signal fort au Président de la République et à son gouvernement. Ces forces politiques et sociales seront-elles entendues par IBK ? Cette deuxième grande marche de l’Opposition permettra-t-elle au Président de la République de saisir cette opportunité afin d’organiser la fameuse concertation en vue d’engager un dialogue avec toutes les forces vives de la Nation ?
Ni la campagne d’intimidation et de sabotage à travers des communiqués et autre déclaration sur l’ORTM, ni la chaleur étouffante, encore moins le déficit de communication autour de la marche n’ont entamé la détermination des manifestants. Ils étaient des milliers à avoir battu le pavé pour dénoncer les tares du régime IBK et réclamer la tenue des concertations nationales. L’honorable Soumaila Cissé et ses camarades de l’Opposition ont tenu en haleine une gigantesque foule acquise à la cause de l’Opposition. De Djiguiba Keita dit PPR du PARENA, à Soumaila Cissé de l’URD, en passant par Modibo Sidibé, ils ont tous exigé la tenue des concertations Nationales, le retour d’ATT, le retrait de la loi électorale, et la levée de la censure dont l’Opposition s’estime victime à l’ORTM. Ils ne se sont pas aussi privés de dénoncer la mal gouvernance, la corruption, l’insécurité au nord et au centre, le manque de cap et de vision du Président de la République et surtout l’impunité. Aux dires du chef de file de l’Opposition, le Président IBK est à son 4ème ministre de la Justice en 3 ans, son 3ème Secrétaire Général de la Présidence. Il a justifiait ce fait en disant qu’on ne peut jamais gérer un pays si on se fait entourer par des hommes en qui on ne fait pas confiance. L’honorable Mamadou Hawa Gassama dans sa brève intervention a levé toute équivoque quant à son éventuelle démission de l’URD pour le RPM. Il dit persister et signer qu’il n’a pas démissionné et qu’il ne démissionnera jamais de l’URD. Comme pour se moquer de l’ancien Premier ministre Moussa Marra, l’honorable a affirmé qu’il ne démissionnera pas : « N’TE ! TETAYOROSSI ». C’est dans une ambiance bonne enfant que la marche s’est déroulée sans incident. Ce qui dénote de la maturité du peuple malien, mais surtout du professionnalisme des forces de l’ordre qui ont bien encadré les marcheurs.
En définitive, la marche du 1er Octobre comme celle du 21 Mai 2016 sont des signaux forts du malaise généralisé. Le Président de la République va-t-il saisir la balle au rebond pour changer de fusil d’épaule ? Sa réaction est fortement attendue après cette deuxième grande marche de l’Opposition Républicaine et Démocratique. Fera-t-il enfin comme De Gaule en disant qu’il a compris ?
Youssouf Sissoko
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