Le tout nouveau chef d’état-major de la Garde nationale, le colonel Ouahoun Koné, récemment nommé a, officiellement, pris fonction il y a moins de deux semaines.
Dans le cadre des activités de communication du département de la Sécurité et de la Protection civile, le nouveau chef des gardes a rencontré, jeudi, la presse. La rencontre a permis aux hommes de médias de faire connaissance, professionnellement parlant, avec celui qui est désormais à la tête de ce corps. Mais surtout de s’informer sur le fonctionnement de l’un des maillons essentiels de ce corps qu’est le Groupement de maintien d’ordre (GMO). De la présentation de l’officier supérieur, il ressort que la Garde nationale est désormais dirigée par un homme qui a plus de 25 ans d’expériences pratiques dans la fonction militaire. Ingénieur en Sciences appliquée avec spécialité en agriculture, le colonel Koné, est, avant d’intégrer le corps des gardes, passé, en 1991, par l’Ecole militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro d’où il est sorti officier supérieur. Présenté comme un homme de terrain, de cette date à nos jours, il a servi dans plusieurs localités à travers notre pays ainsi qu’à l’étranger. Le colonel Koné dirigera désormais un des corps militaires qui est constamment en contact direct avec les populations. Ce qui a d’ailleurs motivé la création du GMO, suivant arrêté interministériel N° 08-1854/MDAC-MSIPC-SG du 1er juillet 2008, pour faire face aux besoins de sécurité publique, en renfort aux autres forces de sécurité (police et gendarmerie). Il a pour missions, entre autres, de participer au maintien et au rétablissement de l’ordre public, de participer à l’application des mesures de police administrative tout en sécurisant les institutions et les autorités administratives. Le groupement a, également, dans ses missions la protection et la garde des édifices publics, tout en participant à la défense opérationnelle du territoire. Pour ce qui est de son organisation, le GMO est commandé par un officier supérieur ayant rang de chef de corps. Celui-ci est nommé par arrêté du ministre en charge de la Défense, sur proposition du chef d’état-major de la Garde nationale. L’état-major du groupement est constitué d’un officier d’état-major, un officier des détails, un autre des transmissions, un adjudant du groupement, un sous-officier matériels et un sous-officier chef de garage. Depuis peu, le GMO est doté d’une nouvelle structure acquise grâce à la coopération américaine dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il s’agit de l’unité d’intervention appelée « SPEAR » (acronyme anglais). Sa mise en place vise surtout à accroitre les capacités de sécurisation des institutions américaines au Mali, mais aussi de renforcer les capacités du gouvernement du Mali dans sa lutte contre le terrorisme. Dans le cadre de ses activités 2015-2016, le GMO a effectué plus 400 patrouilles à Bamako et ses environs. Au cours de celles-ci, les patrouilleurs de la garde ont interpelé plus de 270 conducteurs d’engins à deux roues et un peu plus de 80 véhicules. Ils ont également saisi une arme de fabrication artisanale et cinq cartouches. Dans le même registre, les gardes du GMO ont participé aux maintiens d’ordre de plus d’une soixantaine de manifestations de nature différentes et exécuté autant de décisions de justice. Dans le cadre de sa coopération avec les autres corps, le GMO a participé à la gestion de la prise d’otage à l‘hôtel Radisson Blu, en novembre 2015, à l’attaque de l’hôtel Nord-Sud en mars 2016, à la couverture des patrouilles de grandes envergures etc. Comme les autres corps en charge de la sécurisation des citoyens, le GMO a aussi ses difficultés. Elles sont relatives à l’insuffisance du personnel, aux problèmes logistiques, à la vétusté des infrastructures et des besoins de formation du personnel. L’essentielle des questions des confrères portait sur les capacités opérationnelles du groupement. Mais surtout le respect des normes requises dans l’accomplissement de ses missions essentielles sur les champs d’opérations. Sur ce dernier point, le chef de la Garde nationale été clair : « le maintien d’ordre est une mission très difficile qui nécessite beaucoup de tact et de professionnalisme ». Et pour cause ! « Il n’est jamais facile de gérer une foule dans la mesure où cela demande la prise en compte de beaucoup de facteurs », a-t-il dit. Le colonel Ouahoun Koné a assuré « maintenir le bon rapport déjà existant entre le corps et les populations pour lesquelles les gardes travaillent de jour comme de nuit ». L’officier supérieur a toutefois tenu à préciser : « Le Groupement de maintien de l’ordre est un maillon essentiel dans le dispositif de sécurité de la capitale. Il reste attaché aux valeurs professionnelles et de déontologie des forces de l’ordre. Il ne ménagera aucun effort pour répondre aux nombreux défis sécuritaires auxquels le pays fait face parmi lesquels le prochain sommet Afrique-France que notre pays doit abriter dans quelques mois ». Mh.TRAORé