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Graine de vérité: Les élections du 20 novembre, un scrutin sans engouement politique
Publié le mardi 4 octobre 2016  |  le sursaut
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© aBamako.com par A.S
Second tour des législatives: Le President IBK vote
Bamako, le 15 décembre 2013 à Sébeninkoro. Le préésident IBK a accompli son devoir civique pour le compte de ce second tour des législatives
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Rien ne semble plus arrêter les autorités dans la tenue du scrutin du 20 novembre. A la va vite l’on essaye comme l’on peut de colmater les brèches. Histoire de tenir, enfin, ces élections. Au sein des états-majors des partis politiques, la pression est sans précédent. Tout le monde nourrit, au fond de soi, l’espoir d’un report. Dans les gouvernorats, parce que la décision est venue d’en haut, les administrateurs se mettent autant qu’ils peuvent dans la peau du scrutin et donnent l’impression que rien ne peut plus ébranler la tenue de ces élections à la date indiquée. Ils s’évertuent, depuis le 21 septembre dernier, à recevoir les listes des candidatures et les noms des mandataires des listes. Cependant, les candidats ne se bousculent pas au portillon. Les réunions se multiplient dans les différents démembrements des formations politiques à travers le pays. Dans certaines circonscriptions, les militants du même parti, comme à l’accoutumée se consultent, s’interrogent, perplexes. Partout, cependant, il est question de positionnement, de caution, des alliances.. A l’exception de certaines têtes de listes, bien aisées, l’on évite des actions de tapage. Pour certains, il ne sert à rien de se lever tôt avec tambour et trompette ; pour d’autres, les enjeux de telles élections se ramènent à la notoriété des postulants. Mais partout la fièvre d’une élection de proximité peine à s’installer.
Les dirigeants politiques débordés, lisent et relisent leur stratégie préalable. Des options politiques sont passées à la loupe et les propositions de soutien aux potentiels candidats, revues à la baisse. Du coté du ministère de l’Administration territoriale l’on n’a cure de toutes ces situations. L’essentiel est la tenue de ces élections à date, partout où cela est possible. Les paramètres handicapants préalablement évoqués, ont été, au fil du temps, ignorés. Ceux-ci concernaient, entre autres, le problème de la date du scrutin qui se confond avec le pèlerinage annuel de la communauté chrétienne à Kita, la légitimité de la CENI et la question des autorités intérimaires avec, en toile de fond, la situation des localités qui échappent au contrôle de l’Etat.
Au-delà de tous ces facteurs, ces élections se tiennent dans une situation d’impréparation générale pour les partis politiques. La majeure partie des formations politiques n’ont pu tenir leurs assises statutaires, occasions pour elles de redynamiser leurs structures à la base et de s’imprégner des préoccupations des militants sur le plan local. Du coup, à l’exception des partis qui disposent de gros moyens, la plupart se préparent à affronter ce scrutin dans des conditions difficiles. C’est pourquoi d’aucuns évoquent un ‘’coup d’état politique’’ du régime contre les partis politiques. Toute chose qui ne profitera qu’à des candidats indépendants ou qui possèdent de gros moyens. Or, dans de telles logiques, la gestion des prochaines municipalités échappera aux politiques, qui seront réduits à n’être que de simples spectateurs vis-à-vis des grands chantiers de leurs communes. Ainsi, à terme, si ces élections se tiennent, l’on pourrait assister à la formation de municipalités monocolores avec l’hégémonie du seul parti au pouvoir avec une petite poignée d’alliés ; ce qui porterait un coup dur à l’exercice démocratique et suscitera la fragilisation de la chose politique. De ce fait, l’on ne serait pas surpris de voir des leaders des organisations de la société civile supplanter les politiques à la tête des mairies.
Il sied donc aux autorités publiques de ne pas précipiter la tenue des élections municipales, qui sont le baromètre de la vitalité de la démocratie à l’échelle communale et l’instrument pour les populations de choisir des élus suffisamment informés sur leurs réalités. Serions-nous entendus ?

Moustapha Diawara
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