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Mort du capitaine Amassongo Dollo en détention au Camp I: La perte d’un homme-clé de l’affaire des bérets rouges
Publié le mardi 4 octobre 2016  |  le sursaut
Sécurité
© aBamako.com par SA
Sécurité au nord du Mali : les militaires ivoiriens de la MISMA foulent le sol Malien.
Samedi 05 mai 2013. Bamako. Un contingent de soldats ivoiriens devant se charger du transport de la logistique est arrivé au camp de gendarmerie Balla Koné sis au quartier Faladié , en attendant son déploiement à Sévaré.
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Magistrat gendarme de son état, le capitaine Amassongo Dollo était le régisseur principal de la prison de la junte de Kati. Celui-là même qui avait, sous sa garde, les 22 bérets rouges tués dont les corps furent découverts dans un charnier à Diago. Sa mort soudaine, le jeudi dernier, alors qu’il était détenu au Camp I, jette une fumée épaisse sur l’affaire des 22 bérets rouges disparus. Faut-il voir derrière ce décès, une manœuvre pour éteindre ladite affaire et permettre la libération rapide du général Amadou Haya Sanogo ? Enquête.
Il servait à la junte de Kati le rôle de ‘’juriste maison’’. Principal régisseur de la prison, il avait droit de vie et de mort sur les détenus. Même si l’on soutient qu’il était injustement sous les ordres de l’adjudant-chef Seyba Diarra ‘’l’homme fort’’ du général Amadou Haya Sanogo, le magistrat-militaire Dollo était bien « l’intello » du groupe. Jeune officier gendarme, bardé à la fois des parchemins de l’Emia de Kati et de l’Institut de formation judiciaire, après quelques années de service au tribunal militaire, Amasongo Dollo est parachuté au camp Soundiata de Kati comme régisseur de la prison du CNRDRE. Une fois élevé à ce rang par ses camarades putschistes de mars 2012, il mènera d’une main de fer cette structure carcérale spéciale de la junte. Ainsi, ne tardera-t-il pas à se faire une renommée, à cause des menaces qu’il fera planer sur la tête des détenus, notamment politiques. Ce ne sont pas les anciens ministres du dernier gouvernement d’ATTarrêtés qui diront le contraire. Car ils auraient subi tous les traitements inhumains de la part de cet officier et ses hommes. Ce qui a étonné plus d’un c’est le cas du Général Poudiougou, l’ancien chef d’état major des armées. On soutient que c’est ce dernier même qui aurait facilité l’émergence de ce militaire-magistrat au sein de l’armée, mais qui finira par subir sa foudre lors de son incarcération à Kati. Idem pour les éléments de la compagnie para, dont les 22 bérets rouges qui auraient subi des tortures sous les ordres du régisseur principal de la prison du camp de Kati. Il s’agit bien de ceux dont les corps ont été déterrés dans un charnier à Diago.
En effet, comme le capitaine Amassongo Dollo était « la boîte noire » de l’affaire des bérets rouges. Car c’est lui, en tant que régisseur qui devait éclaircir la justice sur les conditions dans lesquelles les bérets rouges disparus sont sortis de la prison et pourquoi ne sont-ils plus revenus ?
De quoi est-il mort ?
Arrêté le 27 novembre 2013 à la même date que le chef de la junte de Kati, le capitaine Sanogo, Amasongo Dollo en trois ans de détention a séjourné entre autres, à la prison du camp I de la gendarmerie, celles de l’école de la gendarmerie de Faladiè et de Manantali. Récemment retourné à son premier lieu carcéral, le camp I de la gendarmerie, sis à Darsalam le capitaine Dollo suivait à l’infirmerie de cette garnison une suivie médicale pour des problèmes dermatologiques. Selon nos sources, il avait cette affection de la peau depuis sa formation à l’Ecole militaire Interarmes de Kati. Toujours selon les mêmes sources, le traitement de cette maladie est fait à partir d’un médicament, injectable deux fois dans le mois. La prescription n’aurait-elle pas été respecté cette fois-ci ?
En tout cas, selon nos sources, lorsque le détenu capitaine Dollo a développé les symptômes de sa maladie de la peau, il fut pris en charge par l’’infirmérie du camp I, et c’est à la suite de deux injections en deux jours qu’il est tombé en coma, avant d’être évacué à l’hôpital Gabriel Touré, mais trop tard. S’est-il agi d’une erreur médicale ?
La volonté manifeste d’étouffer l’affaire des bérets rouges disparus
Ces derniers temps la libération de l’ancien homme fort de Kati, le capitaine Sanogo alimente les débats, notamment dans la presse et sur les réseaux sociaux. L’on annonçait même sa libération dans la mouvance des festivités du 22 septembre. Ceux qui défendaient cette hypothèse, avançaient l’idée d’une grâce présidentielle. Une affirmation que des juristes n’ont pas laissé se développer. Car, selon eux, tant que l’homme ne sera pas jugé et éventuellement condamné par une juridiction compétente, il est impossible pour lui de bénéficier d’une quelconque grâce. En outre, depuis la publication du décret de nomination du juge Yaya Karambé comme ambassadeur du Mali au Soudan, les observateurs semblent avoir vu le coup venir. Il s’agirait d’éloigner du pays le jeune magistrat qui a mené de main de fer le dossier des bérets rouges disparus. Suivra, la réception du président du SADI, le Dr Oumar Mariko par le Chef de l’Etat, lors des récentes concertations avec les responsables politiques, des syndicats et des organisations de la société civile. Or, ce leader politique est un fervent défenseur du capitaine Sanogo, pour avoir cheminé ensemble durant ce qu’on appelle le ‘’Diagnè Wati’’.
De même, nos confrères du ‘’Sphinx’’ ont annoncé que les militaires étaient en fête dans la nuit du mercredi au jeudi, pour célébrer : « la prochaine libération » de leur mentor, Amadou Haya Sanogo. Le même journal d’affirmer que cette probabilité est bien possible. Et ce, en vertu de l’article 135 du Code de Procédure pénale, qui dispose qu’ « en aucun cas la détention provisoire de l’inculpé en matière criminelle ne peut excéder 3ans ». Or l’ancien chef de la junte purgera ses 3ans de détention provisoire le 27 novembre prochain.
Au-delà de cette libération procédurale, tout laisse croire que l’on veut étouffer définitivement cette affaire des bérets rouges disparus. Dans cette perspective, le maintien en lien de causalité du régisseur de la prison lors des faits, serait un handicap majeur. Car ses révélations pourraient préjudiciables à l’ex chef de la junte.
Pourquoi l’avocat général près la Cour d’Appel a-t-il rendu visite aux geôliers du camp I le jour même du décès du capitaine Amasongo Dollo ?
Affaire à suivre.

Moustapha Diawara
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