En France, Michel Tomi, l'homme d'affaires Corse mis en examen pour des faits présumés de corruption, estime que la justice française n'est pas compétente pour instruire un dossier qui prend ses racines en Afrique. Ses avocats ont plaidé dans ce sens, lundi 3 octobre, devant la chambre de l'instruction.
Michel Tomi est à Paris. Il est venu préparer sa défense, signe que l'audience devant la chambre de l'instruction est importante. Pour lui, l’enjeu est de tenter de faire dérailler l'instruction du juge Tournaire.
Michel Tomi, prospère homme d'affaires Corse sur le continent africain, est poursuivi pour corruption. La justice française s'intéresse notamment aux conditions d'achat d'un Boeing présidentiel pour le président malien Ibrahim Boubacar Keita. Dans ce dossier international, Paris « n'est pas compétent », plaident les avocats de Michel Tomi et ce n'est pas le seul argument qu'ils ont à faire valoir.
« Le postulat de base de notre défense est de dire, d’une part : un président de la République en exercice quel qu’il soit (malien, gabonais, français….) ne peut pas être considéré comme un agent public étranger et donc, ne peut pas faire l’objet, de près ou de loin, d’une procédure qui ait trait justement au délit de corruption d’agent public étranger.
D’autre part, les conversations téléphoniques ou encore les échanges de courriels électroniques d’un chef de l’Etat ne peuvent pas être retranscrits dans le cas d’une procédure juridictionnelle », a précisé Maître Stéphanie Bellier Giovannetti.
Les magistrats français soutiennent, en revanche, que la contrepartie supposée des marchés passés au Mali a eu lieu sur le sol français, comme la prise en charge de soins médicaux pour le président malien. « De simples cadeaux », s'est toujours défendu Michel Tomi.
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