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Mali: deux Casques bleus, un civil et un militaire malien tués
Publié le mardi 4 octobre 2016  |  AFP
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou
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Bamako, - Deux Casques bleus de l'ONU au Mali, un civil et un militaire maliens ont été tués en moins de 24 heures dans le nord du pays, ont annoncé mardi la Mission des Nations unies (Minusma), une source militaire et des habitants.
Un militaire malien a été tué mardi près de Tombouctou (nord-ouest),
lorsqu'une escorte de l'armée a été attaquée par des jihadistes présumés,
selon une source militaire malienne et un témoin.
"L'escorte militaire assurait la sécurité d'un convoi (de responsables) qui
a quitté Goundam pour Tombouctou. Non loin de Tombouctou, des terroristes ont
attaqué le convoi. Nous avons perdu un homme et au moins un civil a été
blessé", a déclaré à l'AFP un responsable de l'armée malienne à Tombouctou.
Un rescapé civil a confirmé l'information, disant avoir reçu une balle à la
cuisse.

- Assaillants 'bien informés' -

"Au moins six assaillants ont attaqué notre convoi. Dans la voiture où
j'étais, il n'y avait que des civils", a indiqué à l'AFP ce témoin sous
couvert de l'anonymat. Les assaillants "étaient bien informés", mais l'escorte
s'est "bien défendue".
Par ailleurs, un civil a été tué par l'explosion d'une mine lundi à
Aguelhok (nord-est), près de la frontière algérienne, où une attaque combinée
contre les Casques bleus tchadiens a fait deux morts.
"Baïka Ag Mohamed, peu après la mort d'un casque bleu tchadien, a marché
sur une mine, et il a été tué sur le champ", a déclaré au téléphone à l'AFP un
de ses parents.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné lundi soir
l'attaque d'Aguelhok, faisant état de la mort d'un Casque bleu tchadien, huit
autres étant blessés. Un deuxième Casque bleu a succombé dans la soirée à ses
blessures, a indiqué mardi la Minusma.
A la suite de tirs de mortier sur le camp de la force de l'ONU à Aguelhok,
deux des véhicules d'intervention envoyés pour en identifier l'origine ont
heurté un engin, dont "l'explosion a entraîné la mort d'un Casque bleu", en
blessant plusieurs autres, dont cinq grièvement, avait annoncé lundi la
Minusma.

- 'Minusma sous-équipée' -

Dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali au Conseil de sécurité,
rendu public mardi, M. Ban souligne que "les attaques contre les forces
françaises et maliennes et la Minusma ont augmenté, et deviennent de plus en
plus sophistiquées et complexes".
"La Minusma est sous-équipée en véhicules blindés de transport de troupes",
précise-t-il, ajoutant qu'elle a en outre "besoin d'urgence d'une unité
d'hélicoptères d'attaque et d'une unité moyenne d'hélicoptères militaires",
les Pays-Bas ayant décidé de retirer leurs sept appareils au début de 2017.
La Minusma a assuré que ces attaques "n'affaibliraient pas la détermination
des Nations unies à soutenir le gouvernement malien, les parties signataires
de l'accord de paix et le peuple malien dans leurs efforts pour parvenir à une
paix et à une stabilité durables", selon son chef Mahamat Saleh Annadif, cité
dans un communiqué.
Par ailleurs, cinq roquettes ont été tirées lundi sur le camp de la force
de l'ONU à Kidal, dans le nord-est du pays, selon une source militaire
africaine au sein de la Minusma.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est, avec une centaine de morts, dont plus de 70 Casques bleus tués dans des actes hostiles, la plus coûteuse en vies humaines de toutes les missions de maintien de la paix de l'ONU en cours.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la
rébellion à dominante touareg, un temps alliée à ces groupes, qui l'ont
ensuite évincée.

Les jihadistes en ont été en grande partie chassés après le lancement en
2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire
internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes
et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé
isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.
sd-sst/mrb/jh
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