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Dépénalisation des délits de presse: A quoi sert une loi sans instrument de contrôle ?
Publié le jeudi 6 octobre 2016  |  Le Prétoire
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© Autre presse par DR
Me Mamadou I. Konaté
Me Mamadou I. Konaté avocat pour le soutien du comité de soutien à notre confrère disparu
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C’est une avancée notable que l’adoption d’une loi visant à la dépénalisation des délits de presse au Mali. Comme l’a annoncé le Secrétaire général du ministère de l’Economie numérique et de la Communication, Cheick Oumar Maïga, la semaine dernière.
En effet, jusqu’à ce jour, au Mali, les délits de presse sont régis par la loi de juillet 2000, laquelle prévoit des peines d’emprisonnement contre les journalistes qui commettraient des fautes dans l’exercice de leur métier. C’est-à-dire que les journalistes doivent répondre de leurs fautes professionnelles devant un juge correctionnel.

A titre de rappel, c’est le même Me Mountaga Tall (actuel ministre en charge de la Communication) qui avait initié une loi visant la dépénalisation des délits de presse en 1991. Mais jusqu’à ce jour, les députés refusent d’adopter la loi parce qu’elle consacrerait le laisser-aller pour les journalistes. Si cette loi venait à être adoptée d’ici la fin de l’année comme l’a annoncé Cheick Oumar Maïga, ce serait tout à l’honneur du ministre Tall.

Une loi pour dépénaliser les délits de presse d’accord, mais que vaudra cette loi si elle n’est pas accompagnée d’instruments de régulation de la profession ? Ce serait donner le champ libre aux journalistes de faire ce qu’ils veulent. Surtout si l’on sait la mauvaise graine qui gangrène actuellement la presse. Les manquements à l’éthique et à la déontologie sont légion.
Il serait judicieux que lorsqu’on soutire le journaliste des griffes du juge correctionnel, que l’on puisse instaurer des mécanismes d’autorégulation et surtout de sanction en cas de manquements.

La mise en place de la Haute autorité de la communication (HAC) est certes une avancée très salutaire. Mais, d’autres structures à l’image du défunt Observatoire pour la déontologie et l’éthique dans la presse (Odep), mort de sa belle mort, devraient voir le jour. Des structures de ce genre qui pouraient permettre aux journalistes de jouer le rôle de juge pour leurs confrères qui manqueraient à l’éthique et à la déontologie.

Il est important de ressusciter l’Odep pour aider la HAC dans sa mission de régulation du secteur des médias et de la communication.
Qu’à cela ne tienne, une loi pour dépénaliser les délits de presse sans garde-fou est un suicide prémonitoire. L’honneur et la dignité des citoyens n’ont qu’à bien se tenir. A bon entendeur salut !

Harber MAIGA
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