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Marche de l’opposition : Mobilisation pour sauver la nation
Publié le jeudi 6 octobre 2016  |  L’aube
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture
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Il faut vraiment plaindre ceux qui n’auront vu que 1000 personnes dans la marche de l’opposition le samedi dernier, car, il est désormais clair que leur cécité les perdra. Il faut convenir que la marche de l’opposition et de la société civile du 1er Octobre, avait l’allure d’un dernier avertissement à un pouvoir englué dans une stratégie d’échec permanent. Articulée autour de mots d’ordre du retrait de la nouvelle loi électorale, de la tenue diligente des concertations nationales, pour le retour du Président Amadou Toumani Touré et de l’arrêt de la censure que l’ORTM fait subir à l’opposition politique, la marche du samedi a tenu la promesses des fleurs. Analyse.
Elle fut massive et grandiose, tous les âges, toutes les catégories socioprofessionnelles y ont pris part dans la discipline et la détermination.
Jamais dans l’histoire démocratique du Mali, un pouvoir n’a été aussi honni en trois ans seulement de son installation ; les Maliens ont le sentiment précis que leur pays est à l’abandon, victime de la gouvernance IBK.
Devant l’impasse et l’impuissance dans la gestion du pays, il urge donc de convoquer le peuple malien en concertation nationale en vue de redonner une boussole à la nation.
D’où l’urgence de convoquer les concertations nationales pour lesquelles l’opposition et les forces vives du pays se battent depuis fort longtemps.
La tenue de véritables concertations nationales est devenue un impératif. Ill ne s’agira pas d’une « Conférence d’Entente nationale » limitée aux seuls signataires de l’accord d’Alger, lesquels d’ailleurs n’ont ni la même compréhension du contenu dudit accord encore moins, les modalités pratiques de son application.
En effet, telle que définie dans l’accord, la Conférence d’Entente nationale n’est pas un espace de dialogue refondateur, sa composition et les résultats qui y sont attendus n’impliquent aucun pouvoir de modification ou de réécriture de l’accord au regard de l’exigence de refondation institutionnelle et républicaine de notre pays.
Des concertations nationales pour sortir le Mali dans la vase
C’est pourquoi, les concertations nationales, que les forces vives de la nation demandent, doivent porter sur une vision de l’avenir des institutions de notre pays, élaborant les conditions véritables de la restauration de la paix, celles relatives à la défense et la sécurité dans le pays, et également devant conduire à la définition des réformes constitutionnelles du Mali d’après crise.
En effet notre pays, le Mali, est dans la vase. Sur le chemin de l’âge adulte, notre nation a trébuché, victime de l’incroyable talent d’autodestruction de certains ses fils qui n’avaient qu’en vue leur souci d’assouvir un appétit de pouvoir.
La nation doit se reconstruire par ses hommes qui lui sont restés fidèles et par d’autres qui sont prêts à faire leur mue, mais aussi par des nouvelles idées.
Cela ne pourra se faire que quand toutes les forces organisées et mêmes les personnalités indépendantes et les intellectuels organiques, au sens Gramscien du terme, s’engagent dans un profond travail sur les valeurs à promouvoir, la morale publique qui a fait dans le passé notre respectabilité en Afrique et sur les idées porteuses de progrès social.
Tout le monde (partis politiques, sociétés civiles) a semblé ignoré ce dont le pays a le plus besoin aujourd’hui plus que tout : les principes et les valeurs qui ont fondé cette nation, celles qui ont permis à nos ancêtres, puis aux pères fondateurs de conquérir le monde.
L’urgence est de reconnaître que nous sommes sans boussole et que nous avons à travailler pour retrouver le cap.
C’est au moment où le pays à d’autres priorités, que le Gouvernement détourne l’attention des Maliens sur une relecture de la loi électorale. Une relecture qui viole la constitution et les engagements internationaux du Mali.
Contre une loi d’exclusion et du recul démocratique
Le maintien de la nouvelle loi électorale conduira le pays vers un conflit politique majeur avant et après les élections.
Elle crée l’exclusion et conduit à un recul démocratique sans précédent dans notre pays. Nous avons déjà signalé pourquoi et comment par cette loi IBK veut éliminer en particulier Modibo Sidibé des présidentielles de 2018.
Cette loi est une loi de circonstance, c’est-à-dire adoptée pour éliminer des personnes bien connues.
Le Président IBK fortement contesté depuis son arrivée au pouvoir par ses compatriotes, faute d’avoir su indiquer un horizon sur l’avenir du pays depuis le début de son mandat, se prépare à un hold-up politique dont le premier pas est la tentative d’éliminer tous les candidats, potentiellement dangereux pour sa réélection, aux prochaines élections présidentielles, qu’il prépare frénétiquement à coup de milliards dans le pays.

Pour comprendre cette triche à venir, il faut savoir que la nouvelle loi sera complétée par la charte des partis politiques dont la relecture est terminée et qui devra achever le verrouillage de la vie politique en faveur d’IBK et son clan.
Au-delà de son contenu personnalisé, cette loi, dans beaucoup de ses dispositions, ne garantit aucune transparence électorale. C’est le cas de l’introduction de vote anticipé des militaires, de la procédure de dépouillements des votes, du transfert des procès-verbaux, de la signature des procès-verbaux, de non publication des résultats par la CENI etc.
Par sa marche de samedi l’opposition avertit sur le danger que cette loi pourrait causer à la paix civile dans notre pays.

IBK porte seul la responsabilité du maintien d’ATT au Sénégal



La paix et la réconciliation sont des corollaires dans le Mali d’aujourd’hui, c’est pourquoi nul Malien ne comprend la résistance du président IBK au retour du Président Amadou Toumani Touré.
Le retour au Mali du Président Amadou Touré est, en effet subordonné à l’humeur du président IBK lui-même en violation absolue de l’article 12 de la Constitution qui dispose que « nul ne peut être contraint à l’exil ». Car, il s’agit dans le cas d’espèce d’un exil forcé.
Son maintien à l’extérieur du Mali est arbitraire, indigne de notre nation, piétine les idéaux et les valeurs de mars 1991, valeurs et idéaux clairement exprimés dans l’article 12 de la Constitution du 25 février 1992.
Nous le soulignions ici très sincèrement, qu’un pays s’humilie et se dévalorise aux yeux du reste du monde par la façon dont il traite ses anciens dirigeants.
Le pouvoir IBK dévalorise politiquement et moralement le Mali aux yeux de nos voisins, de la CEDEAO et de la communauté des démocraties par son comportement sur le retour, demandé et largement souhaité par les populations, du Président Amadou Toumani Touré.
Nombre des Maliens vivent cet exil d’ATT comme une honte pour leur pays et une injustice faite à l’intéressé. A cet égard la marche de samedi restaure la dignité du peuple malien.
L’ORTM le chaînon manquant de notre démocratie
Nous avons déjà signalé dans cette chronique « Mali-Niaiserie » comment l’ORTM est devenue le chaînon manquant de la démocratie malienne. L’éternelle absence de débat contradictoire sur les grands sujets de la nation, l’absence de débats publics, volontairement absent dans la couverture des tragédies qui frappent le pays, l’ORTM est cette boite noire qui n’excelle que dans la promotion de la pensée unique.
Dans cette nouvelle mission qu’elle s’est assignée, la passion de la « famille d’abord » a remplacée celle du « service public ».
L’ORTM qui se gargarise du slogan de « passion du service public » évite en vérité l’information.
Les déclarations de l’opposition mises sous le coude, les conférences de presse de l’opposition traitée par-dessus le menton, les débats contradictoires peints au noir, à l’ORTM la démocratie est mise en veilleuse.
En refusant d’entendre d’autre son de cloche et de façon contradictoire, l’ORTM maintient les Maliens dans l’ignorance totale des défis auxquels leur pays est confronté.
Mais les dirigeants de cette boite oublie la sagesse de l’adage selon lequel « les hautes herbes peuvent cacher les pintades, mais jamais étouffer leurs cris ».
Tous les médias nationaux privés ont pris la mesure du danger, voire la vanité de l’ostracisme fait à l’opposition. Ils ont essayé tant bien que mal à se faire exprimer toutes les sensibilités nationales. L’ORTM reste la seule absente de taille ; il est en retrait du débat national et du progrès de la démocratie dans notre pays.

Souleymane Koné

Ancien Ambassadeur

(Le titre est de notre Rédaction)
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