Le Mali, malgré la poursuite de la sécurisation des territoires libérés, ne pense pas moins à la tenue des élections. Des opérations qu’elle compte mener avec une innovation majeure : le vote par la carte biométrique.
La question était au centre d'une conférence de presse animée jeudi soir par le ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de l'Aménagement du territoire, Colonel Moussa Sinko Coulibaly.
Après la libération des régions du Nord et une partie de la région de Mopti (Douentza et Konna, notamment) le gouvernement malien s'engage ainsi dans une perspective d'organisation des élections générales, d'ici le 31 juillet prochain.
C'est la date butoir qui a été proposée par le Premier ministre lors de la présentation de sa feuille de route devant l'Assemblée nationale qui à son tour a adopté à l'unanimité de ses membres le projet y afférent.
Le Colonel Coulibaly a déclaré que depuis avril 2012, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers la société civile et les partis politiques, les autorités s'évertuent à mettre en place un processus permettant de faire des élections libres et transparentes.
En effet, souligne-t-il, seules ‘'des élections bien propres, crédibles, loin des suspicions'' et se déroulant sur l'ensemble du territoire malien peuvent reconstruire le tissu social ‘'déchiré''.
D'où, le ministre a tenu à remercier l'Union européenne pour son assistance particulière et dynamique.
Un comité de pilotage est déjà mis en place pour suivre toutes les actions entreprises pour le bon déroulement du processus, a-t-il dit, ajoutant qu'un accent particulier a été mis sur la nécessité d'offrir aux Maliens de Côte d'Ivoire l'opportunité de continuer à s'enrôler.
A ce sujet, il a fait état de la prolongation pour une durée de deux mois d'une deuxième phase de l'enrôlement.
La diaspora malienne en Côte d'Ivoire est forte de plus d'un million d'électeurs.
Par rapport aux réfugiés et déplacés de guerre, le ministre a annoncé avoir pris des contacts avec les autorités des pays d'accueil pour que les Maliens puissent voter sur place, s'ils n'ont pas eu le temps de rentrer chez eux.
Les difficultés sont nombreuses a toutefois reconnu le ministre, dans la mesure où, souligne-t-il, partout où les islamistes ont séjourné les bâtiments administratifs ont été systématiquement pillés et endommagés.
Pour parer au plus pressé, une commission ad hoc a été créée avec pour objectif de faciliter le retour de l'administration.
S'agissant du fichier électoral, c'est celui du RAVEC (recensement administratif à caractère électoral) qui sera utilisé et l'innovation majeure sera l'introduction de la carte biométrique, a rappelé le Colonel Coulibaly.
En définitive, les délais pour le processus électoral sont raisonnables, même si au Mali même beaucoup n'y croient pas, a affirmé le ministre qui a profité de sa rencontre avec les journalistes pour leur présenter le spécimen de la carte d'identité nationale, dénommée ‘'Carte NINA''.