Le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté, a donné hier le coup d’envoi des travaux de l’atelier sur l’intégration des filières prioritaires à fort potentiel pour la construction de chaîne de valeurs régionales coton/textiles, peaux et cuirs, gomme arabique, mangue-karité. C’était à l’hôtel Salam qui abritera pendant 4 jours ces travaux, en présence des spécialistes et professionnels desdites filières de l’espace francophone.
Cet atelier, conjointement organisé par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), vise à faciliter l’insertion des économies des pays francophones dans le système commercial multilatéral. Malgré divers efforts, les statistiques montrent que la part de l’Afrique dans le commerce international reste toujours faible car se situant à moins de 3%. Cette « triste réalité », selon le ministre Konaté, découle, entre autres, « de la dispersion des efforts par manque de concertation et de coordination des actions dans la mise en œuvre des aides pour le commerce ».
Pour le ministre, le constat est que « malgré de multiples engagements bilatéraux et multilatéraux en matière de coopération commerciale, les perspectives de partenariats industriels, commerciaux et financiers restent largement en deçà des attentes dans les régions francophones du Nord et du Sud. Aussi, a-t-il rappelé l’importance de cet atelier qui permet, selon lui, « d’une part, à créer une synergie dans les interventions des partenaires, et d’autre part, à susciter plus de cohésion et de dialogue à l’intention des bénéficiaires ».
Le ministre a aussi rappelé que pour le cas spécifique de notre sous-région, les évaluations de l’aide au commerce indiquent des niveaux inadéquats d’harmonisation et de concertation de l’aide au commerce. Les sujets qui seront abordés pendant cette rencontre sont relatifs, entre autres, à la « collaboration entre les coordinateurs du cadre intégré et renforcé, les contraintes et les points forts de cette collaboration, le partage des bonnes pratiques en matière de synergie dans la sous-région, le ciblage des filières en vue de l’intégration des chaines de valeurs régionales pour l’optimisation des capacités d’offre ».
Pour le représentant du Secrétariat exécutif du cadre intégré renforcé SECIR, Mario Musa, cette réunion est d’autant plus importante qu’elle va permettre de parler des chaines de valeurs régionales et, ce, dans un pays qui fait de gros efforts financiers dans le cadre de sa participation au cadre intégré renforcé. Selon lui, le Mali a toujours contribué à la mise œuvre du projet du cadre intégré renforcé avec une mobilisation de fonds propre annuel à hauteur de 3 millions de dollars pour la période de 2012-2017 et un nouveau financement annuel pour la période 2017-2020 a été assuré par le gouvernement malien à hauteur de 200.000 dollars.
Si l’objectif de cette rencontre est de créer « des champions francophones » dans les filières citées dessus, pour le Haut représentant du chef de l’Etat auprès de la Francophonie, Moustapha Dicko, elle va donner l’opportunité aux pays de l’espace francophone de « mettre en valeur ce qu’ils ont de meilleurs » . « La Francophonie est un espace important, c’est la plus grande organisation au monde après les Nations unies, avec 80 pays. Améliorer la chaîne des valeurs de ces pays est un acte très important », a-t-il souligné.
K. DIAKITE
Source: Essor