Afin de contribuer à la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au Mali, le ministère de la Réconciliation nationale et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont tenu en janvier 2016, à Bamako, un atelier de réflexion sur « l’élaboration d’un programme national sur la culture de la paix au Mali ». Le rapport de cette rencontre a été remis, mardi, au ministre de la Réconciliation nationale, Mohamed El Moctar, par le représentant de l’UNESCO, Lazare Eloundou. C’était au cours d’une brève mais chaleureuse cérémonie qui a réuni autour du ministre ses principaux collaborateurs. En effet, cette cérémonie marquait en même temps la dernière sortie officielle de Lazare Eloundou qui est en fin de mission dans notre pays.
Selon M. Eloundou, les trois axes prioritaires révisés, complétés et chiffrés, ont donné un document satisfaisant que l’UNESCO soumettra au gouvernement du Mali. Pour ce faire, une feuille de route a été adoptée, intégrant une stratégie de mobilisation des ressources et des partenaires de mise en œuvre, ainsi qu’un échéancier pour sa validation politique avec tous les acteurs, avant la fin de l’année.
Quant au ministre Mohamed El Moctar, il a exprimé son bonheur de recevoir ce document duquel son département et tout le gouvernement feront bon usage. Il a félicité l’UNESCO de tout son accompagnement pour notre pays. El Moctar estime que la culture et la paix sont deux mots complémentaires, en tout cas pour ce qui concerne le cas du Mali. Ce document devrait nous permettre de faire en sorte que paix et culture soient des leviers du développement.
De janvier 2012 à janvier 2013, le Mali a été confronté à une crise sociale, institutionnelle et sécuritaire sans précédent, ébranlant les fondements de la Nation malienne et l’unité du pays. Pour sortir de cette crise et pour faire face à l’urgence de la reconstruction et du retour à la paix, le pays a reçu un soutien accru de la part des organisations et organismes sous-régionaux, régionaux et internationaux, partenaires techniques et financiers.
L’UNESCO y a participé et est déterminée à poursuivre son appui pour la consolidation de la paix et la reconstruction du pays, comme l’a réaffirmé sa directrice générale, Mme Irina Bokova, lors de sa visite au Mali le 18 juillet 2015 : « Nous devons tout mettre en œuvre pour aider le peuple du Mali à écrire une nouvelle page de son histoire, dans un esprit de cohésion nationale ».
L’atelier de janvier 2016 avait pour objectif de rassembler toutes les parties concernées et engager le débat autour de l’élaboration d’un programme national sur la culture de la paix et ses implications en termes de développement social, culturel et économique du pays. Aussi, l’occasion fut-t-elle bonne pour définir les principales orientations de ce futur programme, ainsi que ses principales composantes techniques.
Cet atelier faisait suite également à la résolution de l’UNESCO qui soutient la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali et qui avait été adoptée lors de la dernière Conférence générale tenue à Paris, en novembre 2015.
Dans son discours à l’ouverture des travaux, Edouard Matoko, sous-directeur général de l’UNESCO pour l’Afrique, a rappelé que les Nations unies ont confié à l’UNESCO la mission de promouvoir la culture de la paix dans le monde. « Et cette initiative que nous envisageons de lancer au Mali rentre dans ce cadre et revêt la plus haute importance pour notre organisation », a-t-il ajouté. Il a affirmé que cet atelier devra aboutir à la consolidation du document de proposition de projet du programme national sur la culture de la paix au Mali et permettre d’approcher les différents bailleurs pour son financement. « C’est ce document finalisé et portant l’empreinte des experts ici présents, qui sera transmis au ministre de la Réconciliation nationale afin d’envisager sa validation nationale ».
Attaher Ag Iknane, quant à lui, a rappelé que le Mali a traversé une profonde crise sociale, politique et institutionnelle aggravée par un contexte sécuritaire très instable dû à la présence de groupes terroristes occupant la moitié du territoire. « Cette initiative de l’UNESCO jouera un important rôle pour le retour définitif de la paix au Mali », a-t-il souligné. Il a rassuré le sous-directeur général de l’UNESCO pour l’Afrique que l’accompagnement de son département et celui des autres ministères concernés ne feront jamais défaut pour le retour imminent de la paix au Mali.
Y. DOUMBIA
Source: Essor