SportLe secrétaire général de la fédération malienne de football, Yacouba Sidiki Traoré : “La nouvelle saison 2016 – 2017 démarrera en décembre avec 18 clubs”
Dans cet entretien, le secrétaire général de la Fédération malienne de football, Yacouba Sidiki Traoré, évoque entre autres sujets, le bilan de la saison écoulée, notamment le championnat Ligue 1 Orange et les quatre clubs qualifiés pour les compétitions africaines. Sans oublier le tournoi de la montée en première division, l’ouverture de la nouvelle saison et aussi les qualifications des équipes nationales aux différentes phases finales de la CAN…
Aujourd’hui : Monsieur le Secrétaire général, vous venez de boucler la saison sportive avec la remise du trophée au Champion. Quelle appréciation faites-vous ?
Yacouba S. Traoré : Je suis tout simplement très content du bon déroulement de cette saison qui vient de s’achever. Je suis aujourd’hui un secrétaire général comblé. Cela, compte tenu de tout ce qui s’est passé en début de saison. Si la Fédération est arrivée à réaliser ses programmes, nous ne faisons qu’en remercier le Bon Dieu. Je suis vraiment satisfait.
Quel bilan tirez-vous de cette saison ?
Vous savez, compte tenu de la crise que notre football a connue, nous sommes revenus à une ancienne formule dans le cadre de l’organisation du championnat Ligue 1 Orange. Il s’agit d’un championnat avec deux poules et deux phases. Une première phase éliminatoire avec la participation de 20 clubs répartis en deux poules de dix clubs. Malheureusement, l’Avenir de Tombouctou n’a pu participer à cause d’un problème administratif à son niveau. C’est pourquoi, nous avons démarré le championnat avec 19 clubs. Après avoir signé le troisième forfait, nous avons écarté l’Avenir de Tombouctou, comme stipulé dans le règlement de la compétition.
Concernant la première phase, les clubs se sont rencontrés en aller et retour au niveau de chaque poule. Au finish, les deux premiers de chaque poule se sont retrouvés au Carré d’As. Il s’agit du Stade Malien de Bamako, les Onze Créateurs du Niaréla, le Djoliba Ac et l’As Réal de Bamako. A l’issue de ce Carré d’As joué avec des matches aller et retour, le Stade Malien de Bamako s’est classé premier. Du Coup, les Blancs de Bamako sont sacrés Champions du Mali. L’As Réal de Bamako s’est classée deuxième, suivie respectivement du Djoliba et des Onze Créateurs. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que les deux derniers de chaque poule ont été relégués en deuxième division. Il s’agit de l’Avenir de Tombouctou, le Débo Club de Mopti, l’As Sabana et l’As Police.
Est-ce que vous allez maintenir cette formule du championnat pour la prochaine saison ?
En réalité, nous sommes retournés avec cette ancienne formule compte tenu de l’impératif temps. Sinon, les gens sont habitués à la formule de poule unique. J’espère que nous n’allons pas mettre de côté une formule qui gagne. Si tout va bien, je le souhaite, nous allons reprendre avec cette formule de poule unique pour la nouvelle saison.
Quels sont aujourd’hui les clubs maliens qualifiés pour les compétitions africaines ?
Avant la fin du championnat, nous avons jugé nécessaire d’expliquer les différentes qualifications. Il faut préciser que les compétitions de la Confédération africaine de football (Caf) sont toujours assorties de cahiers de charge. C’est pour vous dire que c’est la Caf, elle-même, qui dégage les critères d’éligibilité des clubs. Pour la Ligue des champions, ce sont les deux premiers du championnat.
Naturellement donc, le Stade Malien de Bamako et l’As Réal de Bamako. Et maintenant, pour la Coupe Caf, c’est le détenteur de la Coupe du Mali et le 3ème du championnat. Il s’agit des Onze Créateurs (détenteurs de la Coupe du Mali) et le Djoliba Ac, sacré 3ème du championnat. Il y avait une seule variante qui pouvait rentrer en jeu. C’était au cas où le détenteur de la Coupe, à savoir les Onze Créateurs, devenait champion du Mali pour réaliser ainsi ce qui est communément appelé doublé. Puisque ce n’est pas le cas, le Stade malien de Bamako et l’As Réal représenteront le Mali en Ligue des champions, les Onze Créateurs et le Djoliba en Coupe Caf. C’est tout.
A quand le démarrage du tournoi de la montée en première division ?
Effectivement, nous sommes en pleins préparatifs pour le tournoi de la montée. Cette année, il y a une particularité. Selon notre calendrier, la compétition se déroulera du 9 au 16 octobre prochain. Pour ce faire, nous avons constitué deux poules. Il s’agit d’une poule de 4 équipes et une autre poule composée de 3 clubs. Ainsi, la poule A basée à Gao comprend le Sonni de Gao, l’As Douanes de Sikasso, l’Office du Niger Sport de Ségou et Nangabanou Fc de Badiangara. Tandis que dans l’autre groupe, la poule B domiciliée à Koulikoro, il y a le champion de Koulikoro, Blacks Stars de Bamako et le champion de Kayes.
La particularité de ce tournoi, cette année, c’est que tous les champions des régions sont attendus. Malheureusement, deux régions, à savoir Tombouctou et Kidal seront absentes. La raison est très simple. Vous savez, pour s’engager dans les compétitions, il y a un préalable statutaire. Naturellement, il s’agit de payer les cotisations fédérales et la confection des licences. Ces deux critères sont accompagnés par l’élaboration d’un élément spécial du championnat régional, qui est soumis à l’appréciation et à la sanction de la Commission centrale des questions juridiques de la Fédération. Autrement dit, il faut l’aval de la Fédération pour voir s’il n’y a pas de violation. C’est pour vous dire que Tombouctou et Kidal ne pourront pas participer au tournoi de la montée, puisqu’elles n’ont pas confectionné de licences et ne se sont pas engagées. Je profite de cette occasion pour informer l’opinion que le Mali est aujourd’hui dans un système de licence harmonisé et informatisé.
Il y a donc un délai pour la confection des licences, avec notamment une date d’ouverture et une date de clôture. Pour gérer définitivement la crise, nous avons fait entorse à la règle en demandant à nos partenaires, à savoir la Caf et la Fifa, de nous accorder un délai supplémentaire pour que les quatre clubs qui avaient été relégués auparavant en division inférieure puissent faire leurs licences. C’est ainsi que le Djoliba, le Cob et le Csk ont fait leurs licences. Malgré tout, les clubs des ligues de Tombouctou et de Kidal ont catégoriquement refusé. Et pourtant, toutes les autres proches des frondeurs ont établi leurs licences. Organiser cette montée sans ces clubs, ce n’est pas notre souhait. Parce que notre mission est de développer le football sur l’ensemble du territoire national. Alors, pour leur permettre de regagner la maison, nous avons organisé le premier championnat des cadets sur la base de la carte d’identité. Malgré tout, ces deux régions ont refusé de participer.
A l’issue de ce tournoi de montée, combien de clubs iront en première division ?
La règle du jeu est très claire. C’est pourquoi, nous avons fait deux poules seulement. Le premier de chacune des deux poules jouera la saison prochaine la première division. Ce qui veut dire qu’il va y avoir 18 clubs pour le championnat Ligue 1 Orange. Notre objectif, c’est de ramener le nombre des clubs à 16.
A quand l’ouverture officielle de la nouvelle saison sportive ?
Nous comptons démarrer la saison à partir du mois de décembre prochain. C’est vraiment notre souhait le plus ardent afin de mieux respecter notre programme. Puisque nous sommes sur le même territoire avec la Ligue de football de Bamako, il s’agira pour nous de donner quelques mois à cette ligue d’organiser ces compétitions. Nous sommes en train d’élaborer un calendrier daté et qui sera respecté à la lettre.
Quels sentiments vous animent aujourd’hui après la qualification de toutes les équipes nationales dans les différentes phases finales de la CAN ?
Je pense que c’est le fruit d’un travail de longue haleine. Vous savez, le plus grand souhait du Président Boubacar Baba Diarra en venant à la Fédération malienne de football, c’est de hisser le plus haut possible le football malien. Je pense qu’il est sur le bon chemin. Après la qualification des quatre équipes nationales aux différentes phases finales, vous ne serez pas surpris de la qualification du Mali à la Coupe du Monde. Ce qui est l’un de nos objectifs majeurs.
Il faut préciser que nous ne sommes pas le seul artisan de cette performance. Nous avons été accompagnés par vous journalistes et par l’environnement du football. Sans oublier les plus hautes autorités du pays. Vous savez, le football n’ira nulle part sans la finance. C’est pour vous dire que nous n’avons rien laissé au hasard. C’est ce qui explique ce brillant résultat.
Quelles sont les perspectives au niveau de la Fédération malienne de football ?
Notre ambition primordiale, c’est vraiment de se qualifier pour la première fois à la Coupe du Monde en 2018. Nous sommes convaincus que nous avons aujourd’hui une forte chance d’être en Russie. Et nous avons également beaucoup de chances pour remporter aussi d’autres trophées continentaux.
Autres objectifs, c’est d’avoir un championnat national compétitif, digne de ce nom et réorganiser le football féminin afin de le ramener à la dimension internationale.
Pourquoi avez-vous dédié le titre du championnat national à l’Assemblée nationale cette année ?
La raison est très simple. Au moment où nous étions en pleine crise, c’est la représentation nationale qui a décidé de gérer ce dossier. Je pense que le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, a joué un grand rôle pour la sortie de cette crise. Il a déployé tous les moyens afin de trouver le consensus pour le bien du football malien. Par reconnaissance, nous avons décidé désormais que le trophée du championnat national sera dédié à l’Assemblée nationale. C’est pourquoi, nous avons commencé cette année en organisant la finale présidée par Issiaka Sidibé. Même après nous, les autres dirigeants auront l’obligation de respecter cela comme une tradition, désormais. Je profite de cette occasion pour remercier tous les acteurs qui se sont battus pour trouver une solution à cette crise. Je décerne un bon coup de chapeau à l’Assemblée nationale qui, en 48 heures, a pu gérer ce dossier. C’est grâce à cette institution que le Mali est en train de réaliser tous ces résultats. Sans elle, peut-être que le Mali, cette année, n’allait pas participer aux compétitions. Cela allait être très grave.
Ya-t-il une récompense pour le champion en titre ?
Le champion, à savoir le Stade malien de Bamako, recevra une enveloppe de 3 millions de Fcfa. Le deuxième à savoir l’As Réal de Bamako empochera 2 millions de Fcfa. L’équipe sacrée fair-play aura 1 million et le meilleur sifflet 1 million Fcfa. Tout cela est pris en charge par l’Assemblée nationale. Au niveau de la Fédération malienne de football, nous allons faire la répartition de la cagnotte au prorota des recettes.
A quand la tenue de l’Assemblée générale ordinaire ?
L’Assemblée générale ordinaire est prévue pour le 11 novembre prochain, au Gouvernorat du district de Bamako, avec un ordre du jour statutaire. Puisque c’est une Assemblée générale ordinaire, nous allons discuter sur les différents rapports d’activités et financiers et les autres problèmes liés au développement du football. Ce n’est pas une Assemblée générale de renouvellement. Mais nous allons procéder à un réaménagement puisque certains membres du Comité exécutif ont été appelés à d’autres fonctions. Il y a également eu des cas de suspension.
Est-ce que la Fédération garde toujours la main tendue aux mécontents ?
Bien sûr. Pour moi, le football c’est la famille. C’est vrai que certains acteurs sont mécontents, mais nous leur demandons de revenir à la famille. Il faut qu’on se retrouve. Si nos frères comprennent, notre porte est grande ouverte. C’est pour vous dire que la main reste toujours tendue. Nous sommes tous des Maliens. Et nous voulons que la règle du jeu soit respectée. C’est tout. Ce qui est aussi clair, nous ne voulons pas tolérer l’inégalité au détriment de la légalité. C’est pour vous dire que ce n’est pas une question de personne.
Quels sont vos rapports avec le département des Sports et le Cnosm ?
Vous savez, le département des Sports et le Comité national olympique et sportif du Mali sont nos partenaires de tous les jours. C’est vous dire qu’il n’y a aucun problème entre nous. La preuve, à chaque victoire de nos équipes nationales, le Comité national olympique et sportif est toujours le premier à féliciter la Fédération.