Les régions de Ménaka et Kidal fragilisées par l’insécurité

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Publié le dimanche 9 octobre 2016 | studio tamani

© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou

Le numéro 2 du Hcua Cheikh Ag Aoussa, a été tué hier à Kidal dans l'explosion de sa voiture. Le porte-parole de la CMA dénonce un « assassinat ciblé ». Toujours dans la journée d’hier, à Ménaka, plusieurs véhicules ont fait irruption dans deux villages, certains civils ont été tués et d'autres enlevés.
Selon des sources locales, Cheikh Ag Aoussa venait de quitter le camp de la Minusma à Kidal où il avait participé à une réunion de sécurité avec la Minusma et Barkhane quand il a été tué. Cheikh Ag Aoussa et des participants à la rencontre ont prié aux abords du camp de la Minusma vers 19h, c’est après avoir repris la route que sa voiture a explosé.
La CMA rejette les hypothèses selon lesquelles la voiture de Cheik AG Haoussa aurait sauté sur un engin explosif. Selon ses responsables, le numéro2 du HCUA et l’ancien bras droit d’Iyad Ag Ali serait victime d'un assassinat ciblé. Elle demande une enquête indépendante pour faire la lumière sur son assassinat.
Almou Ag Mohamed, porte parole du Hcua est joint au téléphone par Moumine Sindebou :

« Cet assassinat lâche de notre chef d’État Major militaire, pour nous c'est un assassinat ciblé qui a été fomenté, organisé à l’intérieur du Camp de la MINUSMA à Kidal. Nous soupçonnons que l'engin explosif qui a causé la mort de Cheick Ag Aoussa a été collé à son véhicule pendant qu'il était en réunion avec d'autres membres de la CMA, de Barkane et de la MINUSMA à l’intérieur du camp de la MINSUSMA. Pour l'instant on ne va pas s’aventurer à prédire, on garde nos réserves. Ce qui est sûre, c'est un acte très grave. Nous avons déjà interpellé la MINUSMA pour qu'elle mette la lumière sur cet acte odieux, pour qu'on puisse retrouver les auteurs de cet assassinat. Qu'ils soient arrêtés et punis conformément aux lois en la matière ».

Hier matin dans la région de Ménaka, plusieurs véhicules appartenant à des individus armés non encore identifiés ont fait irruption dans le village de Sahene et de Tinasben. Ils se sont attaqués aux populations de ces localités.
Le bilan provisoire fait état de 3 morts et de plusieurs blessés. Selon la population, les assaillants ont enlevé 17 personnes. Selon des sources locales, les assaillants se sont attaqués aux nomades Imghad qui abreuvaient leurs animaux au puits. Selon eux ce sont les mêmes personnes qui ont attaqué le camp des réfugiés maliens au Niger qui ont commis cet acte. Ecoutons ce témoin sous couvert d’anonymat joint au téléphone par Moumine Sindébou.

« On a eu peur, chacun cherchait un abri pour se réfugier, il y a 3 personnes qui étaient sur des motos et qui ont été tuées sur le champ. Des vieilles personnes ont été agressées. Le nombre des gens qu’ils ont amenés avec eux, je ne peux pas vous le dire parce que c’est beaucoup. Les gens qui les ont poursuivis ont retrouvé beaucoup de gens morts en cours de route. C’est quelqu’un de Kidal qu’on appelle Bohaba qui a fait ça. C’est la même personne qui a attaqué le camp des maliens au Niger parce que il y avait des motos dans les véhicules, ils sont venus agresser un puits des touareg Imgad avec des rafales, ça ce n’est pas une menace. Des gens qui viennent avec des rafales contre les nomades qui ne faisaient qu’abreuver leurs animaux, c’est un carnage ils sont venus bombarder les gens au puits ».

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