Bamako, 9 oct 2016 (AFP) - La chancelière allemande Angela Merkel a insisté
dimanche à Bamako sur la nécessité de combiner soutien militaire et aide au
développement, lors de la première visite d'un chef de gouvernement allemand
au Mali, première étape d'une tournée africaine axée sur la crise migratoire.
Mme Merkel, dont le pays participe à la Mission de l'ONU au Mali (Minusma)
et dirige la Mission européenne de formation de l'armée malienne (EUTM), se
rendra ensuite au Niger, où l'Allemagne veut construire une base de soutien à
la Minusma, et en Ethiopie, où elle sera notamment reçue au siège de l'Union
africaine (UA).
"Il est important pour nous d'établir une cohérence entre notre coopération
en matière de développement et notre soutien militaire", a-t-elle déclaré lors
d'un point de presse avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.
"Le militaire seul ne peut apporter la sécurité et la paix", a-t-elle
souligné, appelant à l'application complète de l'accord de paix signé en
mai-juin 2015 et qualifiant la situation dans le nord du Mali de "très
mauvaise".
"Il est important que l'Afrique ne perde pas ses meilleurs cerveaux", a
ajouté la chancelière allemande.
Le président malien a assuré que son pays oeuvrait à réduire le flux de
migrants à destination de l'Europe.
M. Keïta a déploré "des passages dans des conditions qui s'avèrent toujours
plus périlleux que jamais, qui font qu'aujourd'hui la Méditerranée est devenu
un cimetière à ciel ouvert pour nos parents".
"C'est pourquoi nous sommes soucieux de trouver avec nos amis européens des
solutions idoines", a-t-il indiqué.
Un rapport publié le 4 octobre par le Fonds monétaire international (FMI)
met en garde contre la "fuite des cerveaux" dont souffre l'Afrique
subsaharienne, estimant que l'émigration "de jeunes travailleurs qualifiés
fait peser un lourd tribut à une région au capital humain déjà rare".
Lors d'une rencontre avec les forces allemandes à Bamako, Mme Merkel a
souligné la nécessité de refonder une armée malienne unifiée, comme le prévoit
l'accord de paix.
"Il est important d'entraîner l'armée malienne d'une manière continue pour
que les soldats maliens se considèrent comme une seule armée pour un seul
pays", a dit la chancelière allemande.
"Les populations du Nord qui ont voulu l'indépendance doivent être
intégrées" dans la nouvelle armée, a-t-elle poursuivi, en référence à
l'ex-rébellion à dominante touareg.
Mme Merkel doit également rencontrer lors de son séjour des dignitaires
religieux maliens.
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