Tiébilé Dramé, président du Parti de la renaissance africaine (Parena).
Ce pays qu’on appelle le Mali depuis 1960 a la réputation d’être une terre de vieilles civilisations où l’existence de l’État remonte à plusieurs siècles. Sur cette terre se sont formés, au fil du temps, empires et royaumes dont les plus célèbres ont été connus sous le nom de Ghana (le Wagadu), Mali et Songhoï.
Chacun de ces états avait une capitale, une armée, une administration et entretenait des relations commerciales et diplomatiques avec d’autres nations contemporaines. Des codes d’honneur régulaient les relations au sein de la société. En ces temps, comme aujourd’hui, tout était loin d’être parfait. Loin de moi donc, toute tentative d’idéaliser un passé qui a connu ses guerres fratricides, ses trahisons et ses zones d’ombre. Ces pays ont connu, en ces temps-là, des révolutions de palais, des coups d’État.
Le Mali contemporain est l’héritier de cette longue histoire qui, avec ses hauts et ses bas, fait la fierté de son peuple. Un peuple qui a développé un sens aigu de l’honneur et de la dignité.
Sur cette terre, s’est produit le 21 mai dernier, un événement sans précédent : des manifestants déchaînés, partis de la capitale avec cercueil et linceul ont pu pénétrer dans l’enceinte du palais présidentiel de Koulouba (sur les hauteurs de Bamako) avec une facilité inouïe. Sur place, munis de marteaux et de... suite de l'article sur Jeune Afrique