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Rapport trimestriel du Secrétaire Général de l’ONU: Le Mali dénonce certaines ‘’exagérations’’ et met la communauté internationale face à ses responsabilités
Publié le lundi 10 octobre 2016  |  Le Prétoire
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© aBamako.com par Androuicha
Point de presse des ministres Abdoulaye DIOP du Mali et Marie-Claude BIBEAU du Canada
Bamako, le 1er septembre 2016. A l`occasion de la visite officielle au Mali de la Ministre Canadienne du Développement International et de la Francophonie, Mme Marie-Claude BIBEAU a eu un entretien avec le ministre malien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, SE Abdoulaye DIOP à l`issu duquel les deux ministres ont animé un point de presse.
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Les autorités maliennes, par la voix du représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies, n’ont pas manqué d’émettre des réserves sur certains passages du rapport du Secrétaire de l’ONU, Ban Ki-Moon. Surtout lorsque ce dernier accuse les forces de défense et de sécurité maliennes d’avoir recouru à la force de façon excessive au cours des opérations de lutte anti-terroriste.

Le jeudi 6 octobre 2016, le rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation du Mali était soumis à l’examen du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce fut l’occasion pour la délégation malienne, par la voix de Issa Konfourou, représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies, de faire son appréciation sur ce document de 24 pages. Ainsi, M. Konfourou s’est félicité dudit rapport en ce qu’il rappelle ‘’les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord et reconnaît les efforts déployés par le Gouvernement du Mali’’.

Sur le plan sécuritaire, les représentants du Mali ont exprimé leur préoccupation face aux tensions inter et intra-communautaires dans les régions du Nord, notamment à Kidal. Ils ont ensuite adhéré à l’analyse du Secrétaire général des Nations Unies, relative à la persistance des attaques asymétriques des terroristes contre les forces de défense et de sécurité maliennes et les forces internationales dans le Nord et le Centre du pays. Ces facteurs, rappelle Issa Konfourou, entravent la mise en œuvre diligente de la mise en œuvre de l’Accord de paix. Si la délégation du Mali reste préoccupée par la situation des droits de l’homme au même titre que Ban Ki-Moon, elle ne souffle toutefois pas dans la même trompète que ce dernier au sujet de la lutte contre le terroriste, menée par les forces maliennes.
«Le recours excessif à la force imputé aux forces de défense et de sécurité du Mali, dans la lutte contre le terrorisme nous paraît exagéré», regrette M. Konfourou.

Cette appréciation est d’autant plus biaisée qu’elle «ne prend pas en compte les efforts du Gouvernement du Mali en matière de promotion et de protection des droits de l’homme et ce, dans un contexte difficile, marqué par l’absence du contrôle de l’Etat sur certaines parties du territoire national», a-t-il poursuivi, avant de souligner les nombreuses initiatives entreprises par le gouvernement, sous le leadership du président Ibrahim Boubacar Keïta, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Lesquelles initiatives ont trait notamment aux volets politique et institutionnel ainsi qu’à celui du développement.

Le gouvernement loin des tensions et des rivalités locales
Quand on sait que certaines voix, non des moindres, ont récemment accusé l’Etat malien d’avoir des connexions avec le Gatia, l’un des mouvements armés dans le Nord du pays, la délégation malienne a tenu à donner la position du gouvernement dans les affrontements qui opposent différents groupes armés. «Je tiens à souligner que le Gouvernement du Mali n’est ni de près ni de loin lié à ces tensions et à ces rivalités locales. Mieux, le Gouvernement de la République du Mali n’a aucun intérêt à soutenir un camp contre l’autre», a précisé le représentant permanent du Mali auprès des Nations unies.

Lui qui veut pour preuve de la neutralité de l’Etat malien l’organisation, par le Haut représentant du Président de la République pour le suivi de la mise en œuvre de l’Accord, d’une série de rencontres à Bamako entre différents mouvements signataires. Ce, avec la participation d’autres membres du Comité de suivi de l’Accord. «Le Président de la République continuera de s’investir auprès des leaders des mouvements et des chefs coutumiers de la région, en vue de l’apaisement, indispensable au retour de la confiance entre les parties», a assuré Issa Konfourou.

Les pays amis et organisations partenaires appelés à concrétiser leurs engagements
La délégation malienne a par ailleurs fait remarquer au Conseil de sécurité de l’ONU que le gouvernement du Mali a pour seul souci le bien-être des populations. Mais, a-t-elle confessé, il n’y arrivera pas seul. Partant, M. Konfourou a lancé un appel pressant en direction des autres parties maliennes, afin qu’elles jouent pleinement leur partition, en rompant notamment «tout lien avec les mouvements terroristes et de crime organisé…». Mieux, l’orateur a mis un accent particulier sur la responsabilité de la communauté internationale en sa qualité de garante de la mise en œuvre de l’Accord.

«C’est le lieu de renouveler l’appel aux pays amis et aux organisations partenaires de concrétiser les engagements pris lors des conférences successives sur le développement du Mali, de manière à nous aider à assurer cette mise en œuvre effective et diligente de l’Accord. Il est également de la responsabilité du Conseil de sécurité, conformément à la résolution 2295 (2016), dont nous saluons l’adoption, d’aider le Gouvernement du Mali à rétablir progressivement l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, condition sine qua non pour mettre un terme aux abus et à la situation de non droit dans nombre de localités maliennes», a lancé Konfourou. Lui qui, pour conclure, a réaffirmé toute la gratitude du gouvernement et du peule maliens à l’endroit du Secrétaire général de l’ONU, son représentant au Mali et l’ensemble des pays contributeurs de troupes pour les sacrifices consentis, en vue du règlement définitif de la crise malienne.

Bakary SOGODOGO
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