Du 09 au 10 octobre 2016, la Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, a effectué une visite au Mali. Accueillie hier soir à l’Aéroport international Modibo Keïta-Sénou par le Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, les deux personnalités ont eu un entretien de haut niveau avant d’animer un point de presse.
Arrivée à 15h30 à l’Aéroport international Modibo Keïta-Sénou, la Chancelière allemande, Angel Merkel, a eu droit aux honneurs militaires aux côtés du Président IBK. Avant de se faire accompagner par le chef de l’Etat malien dans le salon d’honneur, où ils ont eu un tête à tête à huis clos. Cela a été suivi par un point de presse.
A cette occasion, le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta s’est dit ému par l’honneur que la Chancelière faisait au Mali. Car, dit-il, «venir au Mali par les temps qui courent est acte de foi». Partant, il a rappelé les bonnes relations de longues dates entre nos deux pays. L’Allemagne fut le premier pays au monde à reconnaître le Mali indépendant, soutiendra le chef de l’Etat. L’occasion a été bonne pour le Président IBK de saluer l’appui de l’Allemagne à notre pays aussi bien dans le domaine du développement que dans le secteur de la sécurité. Allusion faite aux efforts de l’Allemagne dans le domaine de l’agriculture, l’eau et la décentralisation ainsi que l’envoi de 650 hommes au compte de la Minusma.
Pour sa part, la Chancelière de la République fédérale d’Allemagne a rappelé l’intervention de son pays pour la stabilisation du Mali. Il s’agit de l’Eucap-Sahel qui contribue à la formation de qualité des policiers, gendarmes et militaires au Mali, avant de réaffirmer l’accompagnement de l’Allemagne à notre pays. Dans le même registre, elle affirme que son pays accentuera son soutien au Mali «afin que les Maliens puissent prendre leur propre destin en main». Donc, a l’en croire, cette visite est le signe de l’activation de nos liens bilatéraux.
Pour Angela Merkel, la situation sécuritaire est toujours mauvaise au Mali. Et il est urgent que « nous » travaillions à améliorer la situation. Pour ce faire, elle indiquera que son pays ne ménagera aucun effort pour appuyer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. Convaincue que la paix n’est pas seulement la fin de la guerre, elle a réitéré l’accentuation de ses efforts dans le domaine de l’agriculture et de l’eau. Au plan de la gouvernance, Angela Merkel annonce que l’Allemagne souhaite soutenir davantage «la décentralisation pour que chaque région du Mali ait la possibilité de se développer, tout en respectant l’unité nationale».
Parlant de l’immigration, elle dira que les autorités allemandes, italiennes et françaises collaborent afin que le Mali ne soit plus une zone de passage des migrants. «La situation de l’Allemagne est différente de celle de la Turquie qui reçoit 3 millions de réfugiés syriens. Or, il y a très peu de réfugiés maliens en Allemagne», a-t-elle déclaré.
Visiblement gêné par cette question, le chef de l’Etat malien, IBK a proposé à l’Union européenne de trouver avec ‘’nous’’ des solutions idoines à cette problématique. Car, expliquera-t-il, la motivation des candidats à l’immigration est la recherche d’un avenir meilleur. Toutefois, dit-il, «nous ne souhaitons pas que l’Union européenne secoure quotidiennement nos migrants et reçoive les contingents non souhaités».
En conclusion, la Chancelière allemande a annoncé le renforcement de la coopération germano-malienne au plan de développement à partir de l’année prochaine. «Nous ferons plus au niveau de la sécurité, mais pas au détriment de l’agriculture et de l’eau pour le développement du Mali. Il y aura donc plus d’engagement dans les deux domaines», a-t-elle conclu.
Faut-t-il le souligner, au cours de la présente visite, Angela Merkel rencontrera les chefs religieux du Mali après un entretien avec les forces armées fédérales de l’Allemagne.