Le 6 octobre, sur une radio de la place, le Pr. Kalilou Ouattara, député démissionnaire du Rassemblement pour le Mali (RPM, parti au pouvoir), a avoué avoir pris de l’argent avec l’ADP/Maliba. Malgré tout, il tente toujours de justifier autrement sa démission.
”Même si la politique est l’art de l’impossible”, comme le dit le dicton, le septuagénaire Pr. Ouattara a tout de même surpris plus d’un. Aussi l’opinion publique découvre-t-elle derrière la façade d’homme intègre un boulimique d’argent facile.
En effet, après avoir justifié sa démission du parti au pouvoir par la mauvaise gouvernance, il s’est dédit sur les antennes d’une radio de proximité. Dans son argumentaire, il affirme avoir une dette à payer à l’ADP/Maliba, car, expliquera l’élu de la nation en Commune III, pendant la campagne législative en 2013, “c’est mon fils Gérard, comptable de l’ADP/Maliba, qui a confectionné mes affiches, qui m’a offert un véhicule de type Touareg pour que je puisse paraître beau, plus représentatif”.
Et de continuer telle une sorcière à l’article de la mort dévoilant les noms de ses victimes : ”En plus, il est marié à la fille du bailleur de fonds de l’ADP/Maliba, Alou Boubacar Diallo, et mes petits fils sont chez ce dernier. Donc je dois à ce parti. Je n’ai pas encore officialisé mon adhésion à ce parti. Mais je n’ai nulle part où aller si ce n’est l’ADP”.
Double langage
En plus, précisera-t-il, dans ce parti, milite son jeune frère élu sous les couleurs du Parena à Kadiolo. ”C’est moi qui lui ai suggéré de quitter l’opposition radicale du Parena pour un parti de la majorité. Et il a choisi le parti de mon fils”.
Au sujet de sa conscience achetée, il a avoué : “Je ne dis pas que c’est le cas, mais, c’est aussi normal que quand on quitte un parti, le parti d’accueil pense à soulager l’arrivant. Ne serait-ce que pour un petit confort lui permettant de ne pas regretter son geste ou encore pour qu’il soit représentatif. Par exemple, après l’élection des députés, on leur accorde 10 millions de F CFA chacun comme prime d’installation, je crois que c’est ce qu’on fait aussi pour les ministres. Donc, quand le parti d’accueil donne quelque chose, ce n’est pas condamnable”, a-t-il déclaré.
Malgré cet aveu on ne peut plus clair, il a tenté de noyer le poisson en s’attaquant de nouveau aux cadres de son ex-parti, le RPM. Des observateurs de la scène politique demandent à Pr. Ouattara de se taire et de laisser les honnêtes citoyens en paix.
”L’appartenance à un parti politique n’a jamais été une camisole de force. S’il ne se rend même pas compte de la gravité de ses propos, il faut qu’il comprenne qu’on ne peut faire la morale à autrui en étant soi-même nu”, a tranché un interlocuteur.