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Distinctions Honorifiques au Mali : Quelle valeur ?
Publié le lundi 10 octobre 2016  |  L’Inter de Bamako
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Parmi les récipiendaires, le député Karim Kéita et Boubacar Touré dit Bou décorés Chevalier. A l’occasion de la commémoration du 56ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, le Président de la République du Mali, Son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA, Grand Chancelier des Ordres du Mali, a décoré certains compatriotes pour témoigner de la reconnaissance de la nation entière. Les récipiendaires ont été décorés soit au rang du Mérite national avec effigie abeille, soit au titre de Chevalier de l’Ordre national ou élevé au rang de Commandeur.

Au nombre des récipiendaires figurent certains artistes (Rappeurs) Sidiki Diabaté, Master Soumi, Mylmo, des animateurs de Radio Yely Mady Konaté et le conteur Salif Berthé, tous élevés au Mérite national avec effigie abeille. Ainsi, les journalistes Markatié Daou, Tiegoun BoubèyeMaïga et Gabriel Magma Konaté alias(Le Beau) sont aussi désormais Chevalier de l’Ordre national du Mali.
À l’opposé des militants et patriotes progressistes qui ont été aux avant-postes de la lutte pour l’avènement d’une société démocratique, de justice, de progrès économique et social n’ont reçu jusque-là la moindre décoration. Parmi ces grands oubliés de la démocratie ou mis en quarantaine se trouvent des hommes politiques, des syndicalistes et des enseignants-chercheurs. Certains de ces «marginaux» ont connu la prison, l’exil, les brimades et autres répressions sous la dictature sanglante de l’UDPM- CMLN du général Moussa Traoré.
Les décorations relèvent certes du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat, Grand Chancelier des Ordres nationaux, garant de l’unité nationale, celui-ci ne devrait pas les distribuer de manière inconsidérée sur des bases partisanes et exclusives, comme cela semble, manifestement, être le cas au Mali. Ainsi, des moins méritants et des courtisans sont honorés chaque année, à tour de bras, au grand dam des patriotes bien plus méritants. Sans aucun doute, cet ostracisme délibéré procède de la volonté discriminatoire du pouvoir en place d’occulter toute référence politique et idéologique pouvant servir de sources d’inspiration pour les jeunes.
Si la décoration des artistes, artisans, journalistes, hommes de culture, ambassadeurs de notre culture, peut être saluée et encouragée, on serait en droit de s’attendre à ce que les distinctions s’étendent aussi à des hommes politiques, des syndicalistes, des anciens combattants et à d’autres catégories socio professionnelles dont les représentants ont servi notre patrie avec amour et abnégation. Sans aucun doute, cela aurait été de nature à stimuler le patriotisme chez les jeunes générations, de plus en plus en manque de modèle.
Il nous parait inexplicable voire inadmissible que des figures de proue, acteurs majeurs de la révolution de mars 1991, qui ont dignement servi la nation malienne dans divers domaines, soient proprement ignorés. Ainsi dans cette catégorie, on pourrait citer, entre autres, Professeur Victor Sy, Bintou Maïga, Professeur Rokia Sanogo, Issiaka Sidibé, Mohamed Cheick Tabouré, Preignama Sylla, Djiguiba Keïta dit PPR, et le Professeur Many Camara.
Pire, certains dans cette grande armée d’oubliés de la nation, et qu’on pourrait même qualifier de «déflatés sociopolitiques», se trouvent des personnalités qui ont été ministres de la République ou encore Membres du Comité transitoire pour le salut du peuple (CTSP), comme feu Sada Diarra, Professeur Issa N’Diaye et Tiebilé Dramé.
Pour l’heure, ce sont les usurpateurs, courtisans et autres thuriféraires sans envergure qui sont appelés à célébrer leurs médailles, médailles sans gloire, distribuées sur l’autel du copinage et du népotisme.
Alpha Sidiki SANGARE
Source: L'Inter de Bamako
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