Dans une conférence de presse qu’ils ont animée le jeudi 6 Octobre à la maison de la Presse, les responsables de l’association des 12 communes de Yélimané ont accusé l’Association du Cercle de Yélimané Dagakané (ACYD) de déstabilisation du cercle de Yélimané, en incitant les populations à ne pas payer la Taxe de Développement Régionale et Local (TDRL), telle que fixée par les textes.
L’affaire qui oppose l’Association du cercle de Yélémané Dagakané et l’Association des 12 Communes du cercle de Yélimané a, pour motif, le non paiement de la somme de 2 135 F CFA comme taxe de développement régional et local (TDRL). Une situation qui perdure depuis trois ans et met le cercle dans l’incapacité de mobiliser les ressources financières nécessaires pour son développement.
Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée la semaine dernière à la maison de la Presse, les responsables de l’association des 12 communes de Yélimané, ont révélé que le non paiement de la TDRL a occasionné un déficit de trésorerie et que le personnel local n’a pas été payé depuis 5 à 8 mois, tandis que le droit de tirage du fonds ANICT, réduit à néant, rend impossible la réalisation des projets sociaux de base.
Pour les conférenciers, l’Association du cercle de Yélimané Dagakané (ACYD) est seule responsable de cette situation qui pénalise tous les habitants du cercle.
Selon les responsables de l’Association des 12 communes de Yélimané, les activistes de l’ACYD mènent depuis trois ans une campagne agressive auprès des populations du cercle de Yélimané, plus particulièrement auprès de la frange résidant à l’extérieur pour les convaincre du caractère prétendument frauduleux du montant de la TDRL fixé à 2 135 F CFA.
« Ils font comprendre par des arguments des plus fallacieux que le montant réel de cette TDRL s’élève est de 1 135 F CFA et que les 1000 F CFA qui sont en plus représentent une contribution volontaire instituée pour une période de trois ans afin de réaliser un logement pour l’accueil des hôtes de marque et l’achat d’engins roulant au profit du parti unique UDPM » a expliqué Lassana Doucouré, deuxième vice-président de l’Association des 12 communes de Yelimané. Avant d’ajouter que leurs frères de l’association Dagakané ont invité la population de Yélimané à refuser de s’acquitter de la totalité du montant de la TDRL.
D’après lui, des opérations de dénigrement ont été entamées par leur confrère de Dagakané contre des élus locaux, notamment contre des maires en place dans les différentes communes et les deux députés élus dans le cercle de Yélimané, Ahamada Soukouna et Mahamadou Hawa Gassama.
« Les élus du cercle sont tous accusés d’avoir détourné des fonds publics et de briller par leur incompétence en matière de gouvernance locale » a-t-il déclaré.
L’indifférence du gouvernement indexée ?
Si, dans un premier temps, l’Etat, à travers ses représentants locaux et régionaux avait réagi contre les agissements des responsables de l’Association de Yélimané Dagakané, les conférenciers déplorent que le gouvernement ait vite fait volte-face ; et cela, parce que, soutiennent-ils, les activistes de l’Association du Cercle de Yélimané Dagakané, ont fait pression sur le gouvernement à travers des manifestations dans les consulats du Mali en France et à New- York.
Mais ce qui est le plus révoltant, pour Lassana Doucouré, deuxième vice-président de l’Association des 12 communes de Yelimané, c’est le fait que les activistes de l’association Dagakané, entretiennent des relations de complicité politique avec certains responsables de l’Etat.
Pour convaincre les populations à s’acquitter du montant normal de la TDRL, explique-t-il, la délégation française des 12 communes de Yelimané a dépêché une mission d’information et de sensibilisation de la population de Yélimané. La même délégation a rencontré le Premier ministre Modibo Keïta, le 5 octobre 2016 en présence du ministre de l’Administration Territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf ; d’où l’occasion pour le député Mahamadou Hawa Gassama de déclarer le gouvernement est suffisamment informé par rapport à cette situation.