Le samedi matin, des bandits armés non encore identifiés ont fait une incursion à Tinasben et à Sahene, deux villages de Ménaka, la toute nouvelle région. Selon un habitant de Sahene, les bandits, arrivés à bord de véhicules, ont pris pour cible les populations civiles. Et plusieurs civils ont été ainsi enlevés. De source sûre, il y aurait au minimum 2 morts et plus d’une dizaine de personnes enlevées. Sans oublier des nombreux blessés. Dans son dernier rapport trimestriel sur la situation au Mali, l’ONU indique que 52 militaires maliens, 13 casques et 5 civils ont trouvé la mort dans plus de 60 attaques au Mali. 16 mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le Centre et le Nord du Mali est toujours en proie à l’insécurité chronique. En plus de Kidal, le tiers de la région de Mopti et la moitié de Ségou échappent au contrôle de l’Etat malien.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Mali, le jeudi dernier, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a déploré l’absence persistante de progrès concrets dans la mise en œuvre de l’accord de paix et la dégradation de l’environnement sécuritaire qu’il juge « incompatibles avec une stabilisation durable, fût-elle partielle, de la situation ».
Après quatre mois d’accalmie, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a encore été la cible d’une série d’attaques coordonnées le 3 octobre dernier. Ces dernières, qui ont causé la mort de deux Casques bleus à Aguelhok, dans la région de Kidal, font suite à celles survenues depuis la fin du mois de mai à Sévaré et à Boni, dans la région de Mopti ainsi qu’à Nampala, dans la région de Ségou et qui ont fait 18 morts. Dans la seule région de Mopti, les violences intercommunautaires ont fait 24 morts et 53 blessés entre fin juin et début septembre.