Le Congrès pour la justice de l’Azawad (CJA) vient de rejoindre la sphère des mouvements armés dans le nord du Mali. Dirigé par deux hommes, un ancien ministre malien et un ancien rebelle, ce groupe s’est donné pour mission d’assurer la sécurité des populations de Tombouctou et de Touadéni.
Les Awazadis, dans le nord du Mali ont une nouvelle voix : le Congrès pour la justice de l’Azawad (CJA). La création du mouvement constitué en majorité des Touaregs de la tribu des Kel Ansar – établis principalement dans le nord-ouest du pays – a été annoncée ce lundi 10 octobre dans un communiqué.
Le groupe qui se décrit comme un mouvement politico-armé, veut peser de tout son poids dans le processus de réconciliation en cours au Mali dont il estime que la tribu des Kel Ansar a été « exclue ».
Sa création intervient alors que le nord du Mali est de nouveau confronté à une recrudescence des combats entre groupes armés depuis juillet.
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Pas question, cependant, pour le CJA de prendre les armes contre le gouvernement du président Ibrahim Boubakar Kéita. Il s’agira pour le mouvement, selon ses dirigeants, d’assurer la sécurité des populations de Tombouctou et de Touadéni, que l‘État n’a pas les moyens de faire.
Pour présider aux destinées du mouvement, du moins de façon provisoire, deux visages biens connus de la tribu touarègue des Kel Ansar. Le premier, Hama Ag Mahmoud, est un ancien ministre malien qui vit aujourd’hui en exil en Mauritanie. C’est en 2012, au début de la rébellion dans le nord, qu’il intègre le gouvernement d’union nationale, pour le compte du Mouvement national de libération de l’Azawad de l‘époque, MNLA, qu’il a depuis quitté.
L’autre dirigeant du CJA est le colonel Abass Ag Mohamed Ahmad, lui-aussi autrefois figure influente du MNLA. Déserteur de l’armée malienne, il a également figuré dans les rangs du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).