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Nord du Mali: Fin de sursis pour les djihadistes de Kidal ?
Publié le mercredi 12 octobre 2016  |  Le Républicain
Iyad
© Autre presse par DR
Iyad Ag Ghaly
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Même portant le masque du criminel repenti, les djihadistes continuent à mettre à feu et à sang la région de Kidal, le reste du nord malien et même des pays voisins. L’ironie de cette histoire est que dans la foulée des contre-offensives, il arrive que des signataires de l’accord d’Alger laissent on ne sait comment leurs peaux. En tout cas, il n’y a aucune différence entre le HCUA, Ansardine et AQMI, selon le Niger.

Au nord du Mali, le mot d’ordre est de mettre fin à un désordre profitable aux terroristes. Ces derniers se plaisent à semer la mort sous le couvert de l’accord de paix ayant permis par exemple à feu Cheick Ag Aoussa d’entrer dans les bonnes grâces de la communauté internationale en créant le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad(HCUA).

Mais une chasse aux sorcières est désormais ouverte depuis que le Niger, dont des troupes sont positionnées au nord du Mali, a été touché la semaine dernière par une attaque terroriste. Hélas, la mort de Cheick, samedi dernier, intervient au moment où l’étau se serre autour des djihadistes repentis de Kidal qui seraient dans un jeu trouble.
Cheick lui-même était l’un d’entre eux, celui dont le nom est tristement lié à la tragédie de l’armée malienne à Aguel’ Hoc en 2012. Selon un milicien ressortissant de la localité, les horribles images de soldats maliens mutilés ou égorgés soulignent avec quelle cruauté le regretté membre de la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) aurait dirigé l’attaque au nom d’Ansardine d’Iyad Ag Ghali.

Sur le terrain, la duplicité de certains signataires de l’Accord d’Alger a fini par rendre nerveux tout le monde. Ce double jeu est à l’origine d’une crise de confiance entre la CMA et les casques bleus, les soldats français de Barkhane et des milices d’auto-défense présentes dans la zone.
C’est presque la fin du sursis donné aux djihadistes en 2012 lorsque les soldats maliens étaient laissés en plan par l’opération Serval devant la cité de l’Adrar des Ifoghas. Pour les Français, c’était un choix cornélien, eux qui savaient que le bourreau d’Aguel’ Hoc était dans la place et que la mémoire de la tragédie était fraiche.

Quant à l’armée malienne, elle apparait de plus en plus incontournable dans la stabilisation des régions du nord, particulièrement celle de Kidal. Tout compte fait, la fin tragique de celui qui est perçu par certains comme un des fossoyeurs du Mali place en quelque sorte au second plan la soif de justice pour les victimes d’Aguel’Hoc.
Toutefois, il faudra attendre le retour annoncé de l’armée à Kidal pour que les malentendus se dissipent entre une partie importante de l’opinion malienne et les forces d’interposition internationales. La diplomatie américaine dit le vouloir avant tout.

Soumaila T. Diarra
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