Les enquêtes pour déterminer la ou les causes de l’assassinat de Cheick Ag Aoussa sont ouvertes. Le Mali, censé situer les responsabilités dans cette affaire, n’est pas sur le terrain.
Après une réunion au camp de la Minusma le 8 octobre dernier, le désormais ex-chef d’état-major du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), Cheick Ag Aoussa, a été tué dans l’explosion de sa voiture. Comme exigé par les procédures judiciaires dans notre pays, une enquête est ouverte pour situer la ou les responsabilités, par les autorités. Une enquête qui, selon certains, ne semble exister que de nom.
“Je ne vois pas comment une vraie enquête peut être menée dans cette affaire par les autorités judiciaires maliennes. Elles ne sont pas sur le terrain et l’accès à la zone est très compliqué”, relève Abdoulaye Diarra, un sociologue.
En se référant à l’état d’avancement des enquêtes, publié par RFI, la partie malienne n’est pas citée. “Pour les enquêteurs de la CMA, c’est un individu autorisé à entrer dans le camp onusien, personnel ou visiteur, qui aurait posé l’explosif sur la voiture de Cheick Ag Aoussa, pendant la réunion à laquelle il participait”.
De son côté, la Minusma n’écarte pas la possibilité d’une mine ou d’un engin explosif placé à l’extérieur du camp onusien, sur la route du véhicule. Un procédé très régulièrement utilisé par les groupes terroristes, y compris à proximité du camp. Enfin “la force française Barkhane estime qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions et renvoie à la Minusma.
Est-ce à dire que l’Etat du Mali ne fait pas partie des enquêteurs dans cette affaire d’assassinat ? Ou il est en retard par rapport aux autres ? Pour rattraper le temps perdu, les autorités maliennes seront-elles mises à jour par les forces onusiennes ?
Tout porte à croire que oui, puisque ces dernières semblent disposer à partager le résultat de son enquête avec les autorités maliennes. “La Minusma explique collecter les faits en interne et réserver ses conclusions pour une autorité judiciaire compétente”, a précisé RFI.
Pour l’heure, cette procédure semble être la bonne option, quand on sait que ni l’armée, ni l’administration malienne n’a encore pu revenir à Kidal. Les autorités intérimaires, prévues par l’accord pour la paix et la réconciliation aussi ne sont pas encore en place.
Selon une source sécuritaire, de là où elles se trouvent (Gao), les autorités administratives de la région feront tout ce qui est en leur pouvoir pour mener à bien cette enquête.