Brazzaville n'oublie pas Bamako, pour le premier jour du festival dans la capitale congolaise
Brazzaville n'oublie pas Bamako. Surtout en ce moment. La capitale du Mali fut en effet le premier rendez-vous, dès 2001, du festival Étonnants voyageurs en Afrique, préparant jusqu'à la dernière édition malienne, en novembre 2010, cette "Afrique qui vient" à l'honneur aujourd'hui au Congo. Brazzaville succède à Bamako pour une première édition en Afrique centrale.
Il est d'ailleurs frappant de se retrouver dans la capitale de la France libre, où le nom du général de Gaulle est encore très présent, quand la France vient de libérer un pays d'Afrique. La situation évoque à Henri Lopes, homme politique et écrivain congolais, ambassadeur du Congo en France, qui a ouvert le festival en consacrant la ville comme capitale des lettres, ces propos : "Ce n'est au fond qu'un juste retour des choses. Nos parents et grands-parents ont contribué à libérer la France en 39-45, aujourd'hui la France vient, face à un grand danger, aider un peuple africain."
Dès le jeudi 14 février, premier jour du festival, l'Institut français du Congo accueillait un après-midi consacré au Mali : ouverture avec la Dolce Vita africana sous l'objectif du doyen des photographes maliens, Malick Sidibé (documentaire de Cosima Spender), et conclusion avec un concert galvanisant du rappeur malien Amkoullel.
Entre-temps, celui-ci a confié son émotion, tout comme son compatriote écrivain Ousmane Diarra, tout juste arrivé de Bamako, de parler presque "en direct", depuis le festival, de ce qui arrivait à leur pays. Émotion partagée par le public qui les a écoutés expliquer comment leur Mali en était arrivé là... Ousmane Diarra, romancier et bibliothécaire à l'Institut français de Bamako, avait déjà dénoncé dans son dernier roman, Pagne de femme (Continents noirs, Gallimard), dès 2008, "ces marabouts safouroujahis bissimilahis barbus et (...) Lire la suite sur LePoint.fr