Actuellement, il n’est qu’un secret de polichinelle pour savoir que les forces de défense maliennes traversent d’énormes difficultés sur le front. Lesquelles sont clairement dues, entre autres, au manque d’équipements, à la démoralisation et au manque d’assurances des troupes qui se retrouvent très démoralisées. Mais le manque de moyens logistiques, la mauvaise gestion des ressources humaines et financières et le népotisme ne constituent-ils pas les vraies raisons du malaise constaté au sein de la « Grande muette » ?
Point de doute et l’urgence exige que la gouvernance mette tout en œuvre afin que notre vaillante armée reprenne de ses muscles d’antan. Or, l’atteinte de cet objectif, n’est possible que lorsque l’ensemble des maliens (la classe dirigeante en premier lieu) comprenne qu’une nation ne peut exister sans une armée forte, seule garante de l’intégrité du territoire. Laquelle est la condition sine qua non de la souveraineté nationale et internationale d’un pays.
Que faut-il alors faire ?
Reconstruire complètement cette armée, est certainement la seule façon de lui redonner confiance. Ce qui exige des plus hautes autorités administratives et politiques, une volonté politique nécessaire pour ce changement de cap. Mais la hiérarchie militaire devrait réquisitionner tous les généraux de notre armée. Qu’ils soient d’actifs ou à la retraite ! Puisque, quoi que l’on puisse penser, ce sont des officiers supérieurs qui détiennent quelques bribes de connaissance sur les troupes et qui sont censés connaître le terrain des opérations.
Il faut dorénavant sortir des chantiers battus et redonner à notre armée, tous les moyens matériels et financiers nécessaires. Mais aussi, il faudra que cesse à jamais dans ses rangs, le népotisme. Que les responsables militaires et les hommes de troupe redeviennent de véritables patriotes, prêts à mourir pour la patrie. Que les magouilles cessent à jamais dans notre armée afin que l’homme qu’il faut soit désormais à la place qu’il faut.
Nos autorités devront adhérer véritablement à ce changement de cap. Puisque le peuple malien voudrait bien que son appareil militaire cesse d’être détérioré pour redevenir combatif et gagner sur tous les fronts de bataille. Et nos officiers généraux seront d’un apport conséquent pour étoffer la nouvelle stratégie militaire. Mais au lieu qu’ils restent tous à Bamako, ils pourraient être déployés dans les régions militaires stratégiquement élaborées. Vu l’étendue du pays, chaque général pourrait avoir une zone de contrôle avec des hommes et des armements. Il sera ainsi le véritable responsable de cette zone militaire bien déterminée. Une réforme qui, sans risque de se tromper, pourrait sauver notre pays de l’humiliation occasionnée par les défaites militaires consécutives.
Il faut absolument aller vers ces réformes, en acceptant de s’attaquer aux racines du mal, c’est-à-dire, responsabiliser les hommes de troupe, mais aussi les officiers et les officiers généraux. Dans beaucoup de pays, on sait que le général est responsable d’une partie de la troupe et des armements. Il est aussi, de surcroît, responsable de la sécurité et de la défense d’une partie du territoire. Pourquoi ne pas l’essayer au Mali ?
Mais quoi qu’il advienne, l’heure du changement est bien arrivée. Nos généraux sont certainement des hommes valeureux qui méritent d’être responsabilisés. Ils ont opté, en s’engageant dans l’armée, pour le métier des armes et la défense de la patrie et non pour rester en marge. Ils ont incontestablement accumulés des expériences au fil des ans qui peuvent être déterminantes sur le terrain. Alors, décideurs politiques, vous êtes fortement interpellés !
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