Réintroduction de la méthode syllabique au primaire : Du soulagement à la réserve

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Publié le jeudi 13 octobre 2016 | L’Essor

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Education: Lancement du DEF 2014
Le Ministre de l’Education Nationale, a procédé ce Lundi 4 Juin 2014 au lancement du DEF 2014 à Kati

La méthode syllabique, ou méthode synthétique ou alphabétique, est une méthode d’apprentissage de la lecture qui se base sur la genèse des sons de la langue parlée par assemblage

La méthode syllabique est celle qui consiste, dans les classes d’initiation (1ere et 2eme années) à amener l’apprenant à identifier d’abord les lettres (les voyelles, puis les consonnes), à les combiner pour en faire des syllabes. Par la suite, l’enseignant combine les syllabes aussi pour constituer des mots puis de là, des phrases entières. Tout le contraire de la globale qui propose directement la phrase à l’enfant. Le retour de la méthode syllabique a été salué par beaucoup de partenaires de l’éducation même si certains demeurent sceptiques. Ces derniers estiment que la réintroduction de cette méthode – qui fait recours aux livres de la collection André Davesne (Mamadou et Bineta écrivent couramment, Mamadou et Bineta sont devenus grands etc) – dans les programmes scolaires, n’aura pas un impact positif immédiat sur le niveau des élèves. L’annonce du retour de la méthode syllabique a été faite le 03 octobre 2016 lors du lancement de la rentrée scolaire 2016-2017 par le ministre de l’Education nationale, Kénékouo Barthélemy Togo. Selon Barthélemy Togo, son département s’est fixé comme objectif de dispenser un enseignement de qualité aux enfants afin d’augmenter le taux d’admission aux examens. Par définition, la méthode syllabique, ou méthode synthétique ou alphabétique, est une méthode d’apprentissage de la lecture qui se base sur la genèse des sons de la langue parlée par assemblage de syllabes. Elle est souvent opposée à la méthode globale. Elle met en relation les propriétés phonétiques de notre alphabet avec les lettres. L’initiative a été accueillie dans les écoles publiques et privées du pays avec beaucoup de soulagement. « Il le fallait bien sinon nos élèves resteront toujours médiocres sur le plan international et cela par la faute du système éducatif et parce qu’ils ont raté une base solide », assure Mamari Coulibaly, enseignant à la retraite. Et Abdoulaye Dembélé, promoteur d’une école privée, d’ajouter : « Bien que cette méthode eût été proscrite, nous sommes souvent contraints d’y faire recours pour permettre aux élèves de mieux assimiler les leçons car, la lecture est à la base de tout ». « Avec la méthode actuelle, certains élèves ont du mal à suivre les cours », affirme Oumar Diallo un père de famille qui salut le retour du syllabaire et explique que sa fille a beaucoup de peine à comprendre les explications et les exercices de sa maîtresse. D’après ce parent d’élève, l’enseignante demande à son enfant d’assimiler toute une phrase, ensuite d’encercler des lettres et de découvrir les mots. « Elle (sa fille) ne s’en sort pas car elle ne comprend pas la phrase censée l’aider à reconnaitre des mots. Conséquence : elle la mémorise sans connaître réellement le sens et cela, après plusieurs jours d’exercices », a déploré Oumar Diallo. Cet avis est partagé par beaucoup d’autres parents, d’élèves et enseignants qui sont très contents du retour de la méthode syllabique dans les classes d’initiation. Pour eux, la méthode syllabique qui était utilisée avant ce changement permettait à l’enfant de découvrir, à travers l’usage de la lettre, le mot et la phrase. Cependant, la réintroduction de la méthode synthétique ou syllabique ne fait pas l’unanimité. Modibo Bouaré pense qu’il est déjà trop tard car le niveau des élèves va, selon lui, de mal en pis, et qu’il sera difficile de réintroduire cette méthode, tout en abandonnant d’un coup l’autre. Il évoque aussi le risque qu’il y a de garder les deux méthodes. Ce qui va sans doute, empirer les choses. Aliou Macalou, un autre parent estime que si cette méthode avait été abandonnée, c’est parce qu’il y avait des failles, et aujourd’hui, vouloir la réintégrer serait une folie car le problème ne se situe pas au niveau de la méthode mais plutôt au niveau des enseignants qui n’ont pas reçu de formation adéquate en la matière. Rehausser le niveau des élèves par le syllabaire, serait impossible car nos enseignants aujourd’hui n’ont pas étudié ce manuel. « Comment pourront-ils l’appliquer puisqu’eux mêmes doivent l’apprendre d’abord », s’interrogent ces pédagogues sceptiques qui insistent sur la nécessité de former les enseignants pour l’apprentissage de ces manuels dans nos écoles. Macalou propose comme solution de combiner ou même la fusionner des méthodes (syllabique, globale et mixte), pour que les apprenants retrouvent le niveau. Anne Marie Kéita de syllabes.

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