Ouagadougou - L’attaque mercredi dans le nord du Burkina à Intangom, poste frontalier situé à cinq kilomètres du Mali et également proche de la frontière avec le Niger, a finalement fait 5 morts, 3 millitaires et deux civils alors qu’un militaire est porté disparu, selon un nouveau bilan de l’armée jeudi.
La veille l’armée avait donné un bilan de trois militaires et deux assaillants tués.
Les deux civils, le deuxième conseiller municipal d’Intagom et son fils, sont des "victimes collatérales" de l’attaque, a indiqué une source militaire à l’AFP jeudi, précisant qu’un soldat était "porté disparu".
Selon le communiqué de mercredi, tôt mercredi matin, "des individus non identifiés ont attaqué le poste avancé de Intangom à cinq kilomètres de la frontière malienne et à une vingtaine de kilomètres de Tin-Akoff (frontière du Niger)".
"On pense que ce sont des éléments jihadistes. Le renfort est parti appuyé par un hélicoptère. Nous espérons les localiser", avait déclaré mercredi à l’AFP un haut responsable de l’armée burkinabè sans autre précision.
"Les assaillants sont arrivés vers 04h00 du matin" et étaient armés de "kalachnikovs", a indiqué à l’AFP un haut responsable administratif joint au téléphone à Gorom-Gorom, chef lieu de la province de l’Oudalan dont dépend Intangom.
"Ils ont récupéré un véhicule pick-up armé et d’autres armes qu’ils ont abandonnés dans la brousse du côté du Mali où ils sont repartis", a ajouté ce responsable.
Le détachement de l’armée burkinabè occupait depuis peu un poste de police
qui avait été l’objet d’une attaque le 1er juin, au cours de laquelle trois policiers avaient été tués.
C’est la première fois que des militaires burkinabè sont tués sur leur sol par des présumés jihadistes. Des douaniers et des policiers ont déjà été tués dans des attaques similaires.
L’armée burkinabè dispose depuis 2012 d’un bataillon anti-terroriste au nord, déployé le long de la frontière avec le Mali.
Le nord du Burkina Faso, frontalier du Niger et du Mali, est l’objet d’attaques fréquentes.
Selon un décompte de l’AFP, c’est la huitième attaque perpétrée dans la seule province de l’Oudalan depuis 2015, faisant d’elle la province la plus exposée, mais aucun auteur n’a jusqu’ici été appréhendé.
Début septembre, deux personnes dont un douanier ont été "abattues" dans l’attaque du poste de douane de Markoye, située à 45 km à l’est de Gorom-Gorom.
Longtemps préservé, le Burkina Faso, pays sahélien pauvre d’Afrique, est entré depuis 2015 dans un cycle d’enlèvements et d’attaques terroristes surtout dans sa région septentrionale.
Début avril 2015, un agent de sécurité roumain d’une mine de manganèse avait été kidnappé à Tambao, et en janvier 2016, un couple de médecins australiens - dont l’épouse a depuis été libérée - avait été enlevé à Djibo.
Le 15 janvier 2016, un commando de trois assaillants a tué 30 personnes et fait 71 blessés dans le centre de Ouagadougou.
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