Les Aigles du Mali se sont inclinés lourdement le samedi 8 octobre 2016 au stade de la Paix de Bouaké face aux Eléphants de la Côte d’Ivoire pour le compte de la sortie inaugurale des éliminatoires du mondial russe par le score de 3-1. Que s’est-il réellement passé ?
Tombés sur des champions d’Afrique en titre dans leur fief, Yacouba Sylla et les siens ont mordu la poussière dans un Stade de la Paix plein à craquer. Le trio arbitral botswanais libère les deux formations à 18 h, d’un côté, les supporters ivoiriens arborés des couleurs de leur drapeau et des maillots de l’équipe nationale étaient sans nul doute acquiss à leur cause, de l’autre coté la colonie malienne était bien représentée, et plus d’une quarantaine de journalistes maliens ont eu à couvrir ce duel ouest-africain sans oublier le Congrès National des Supporters des Aigles du Mali (CNASAM) et l’Union National des Supporters des Aigles du Mali (UNASAM) qui ont aussi parcouru des centaines de kilomètres pour vivre ce choc sous-régional en live et donner de la voix aux hommes d’Alain Giresse.
Sans passer par de round d’observation, les visiteurs très entreprenants dans les 20 premières minutes arrivent à inquiéter leurs hôtes, multiplient les assauts en faisant de la base ivoirienne leur Q-G. Nous sommes seulement dans le premier quart d’heure de jeu, le virevoltant Moussa Doumbia sorti sur civière est obligé d’abandonner ses coéquipiers. Un véritable coup dur qui va bouleverser les données tactiques du sélectionneur français amputé de plusieurs de ses cadres et qui n’avait effectué le déplacement qu’avec 21 joueurs. Le vétéran Sambou Yattabaré monte tout de même la voix du succès à ses partenaires à la 18ème mn avant que les buts ne commencent à saigner du goal malien. Jonathan Kojia en surprenant le dernier rampart malien met les pendules à l’heure sur une frappe de 23 mètres à la 25ème mn, 8 minutes plus tard le grand défenseur du TP Mazembé Salif Coulibaly alourdit la marque en faveur des hommes de Michel Dussuyer. Sylvain Gobhouo est rassurant dans sa cage, à l’autre bout du terrain son homologue malien Oumar Sissoko n’arrive pas à bien cadrer la sienne avec sa défense complètement à la rue. Gervinho scelle donc le score à la 33ème mn.
C’est dans cette atmosphère de médiocrité de la part des poulains d’Alain Giresse qu’on regagne les vestiaires. Nous sommes à la pause, le tableau d’affichage affiche ceci : Côte d’Ivoire 3 – Mali 1
Au retour des oranges, des changements ont été effectués de part et d’autre. Conscients désormais de la gravité du score et du naufrage collectif, la troupe de Giresse entend vite refaire son retard, mais malgré leur nette domination les Aigles n’ont trouvé la moindre faille dans le rideau défensif des locaux.
Victimes du laxisme arbitral, du mauvais coaching, de la mauvaise préparation et de la défection de plusieurs éléments phares du groupe, le Mali n’a pu amener avec lui à Bouaké la dynamique des éliminatoires de la CAN Gabon 2017. Ces facteurs viennent élargir l’eternel débat sur la nécessité d’investir sur les formations de jeunes, des arbitres et des entraineurs du continent.
Signalons que le résultat ne reflète pas la physionomie de la rencontre incontestablement dominée par Yacouba Sylla et sa bande, la possession de balle est malienne tandis que le réalisme est ivoirien. ” Nous avons été battus par ce que nous avons eu une période cruciale de 10 mn, je regrette l’immaturité et le manque de réalisme de mon équipe face à des Ivoiriens bien plus expérimentés dans ce domaine. On est allé trop les chercher alors qu’on devait se servir du score pour pouvoir profiter de notre organisation ” a regretté le patron du staff technique des Aigles. Pour sa part, Max Alain Gradel l’ailier des Eléphants déclare : “ Le Mali a une équipe prometteuse, c’est le caractère de mes partenaires que j’ai apprécié quand on a encaissé le but sur une erreur défensive ”
De l’autre côté du groupe C les Panthères du Gabon ont été tenus en échec, à domicile, par les Lions de l’Atlas du Maroc. Voici le classement provisoire après une journée : Côte d’Ivoire leader avec 3 pts + 2, suivi du Maroc et du Gabon avec une unité chacun, le Mali boucle le tableau avec à son compteur 0 point – 2.
La deuxième journée est prévue dans un mois, une victoire est impérative pour les Maliens s’ils veulent être du wagon pour la Russie surtout qu’ils vont en découdre dans leur nid avec le pays des panthères l’équipe la plus faible du groupe sur le papier, tandis que les Ivoiriens voyagent sur le royaume chérifien pour aller défier les Lions de l’Atlas et celui qui les a conduit au trophée continental il y a une année Hervé Renard.
Certes la route qui mène chez Vladimir Poutine est encore longue, une route pleine d’embuches et de virages mais au vu de ce match il ya de l’espoir……