Le Conclave qui élira le successeur du pape Benoît XVI pourrait commencer avant le 15 mars, a indiqué samedi le Vatican, alors que les spéculations vont bon train sur les qualités requises et la provenance du futur chef d'une Eglise d'un milliard de fidèles.
La Constitution apostolique prévoit le début du Conclave 15 à 20 jours après le début de la période dite de "siège vacant" ("sede vacante", en latin), a rappelé le porte-parole du Vatican samedi devant la presse. Mais "cette fois, la situation est différente, et la Constitution était pensée en cas de mort du Saint Père", a expliqué le porte-parole, le père Federico Lombardi.
Le délai de 15/20 jours est prévu pour laisser le temps aux cardinaux électeurs (jusqu'à 80 ans) de se rendre à Rome. "Dans l'éventualité où ils seraient tous arrivés, il n'y aurait plus à attendre", a ajouté le père Lombardi. "Plusieurs cardinaux ont posé la question" d'une anticipation du Conclave, a souligné le porte-parole, en relevant qu'une clause de la Constitution vaticane le permet en cas d'accord au sein du collège des cardinaux.
Le Conclave rassemblera les 117 cardinaux électeurs qui se réuniront dans le plus grand secret dans la Chapelle Sixtine pendant tout le temps nécessaire jusqu'à l'obtention d'une majorité des deux tiers. L'élection d'un nouveau pape est traditionnellement signalée par une fumée blanche s'élevant au-dessus du Vatican. Avancer le Conclave permettrait au nouvel élu de mieux se préparer à la fête de Pâques, très importante pour le 1,2 milliard de catholiques.
Un pape africain ?
De l'avis des vaticanistes, le pape idéal pour succéder à Joseph Ratzinger, théologien allemand, fin mais peu communicatif, doit être un "bon pasteur", capable de s'adresser plus simplement aux catholiques mais aussi à l'ensemble du monde moderne. Mais, même si la majorité des catholiques vit désormais en Asie, Afrique et Amérique latine, il ne faut pas exclure a priori les candidats européens, a estimé samedi dans le journal La Stampa le cardinal italien Velasio De Paolis. "Le Conclave votera sur la base d'une personne, pas (sur la base de l'endroit) d'où elle vient. Malgré la crise de la foi, l'Europe a encore beaucoup à donner à l'Eglise", a-t-il dit.... suite de l'article sur Jeune Afrique