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Commission tripartite Mali-Niger-HCR : Pour le retour digne et sécurisé de nos réfugiés
Publié le vendredi 14 octobre 2016  |  L’Essor
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Les réfugiés maliens au Niger peuvent rentrer au pays. Les conditions idoines sont en train d’être réunies pour que ce retour au bercail se fasse dans la dignité.

C’est la principale information partagée par tous les intervenants à l’ouverture, hier, des travaux de la 7è réunion de la commission tripartite Mali-Niger-HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés). Cette rencontre qui s’est déroulée à l’hôtel Salam de Bamako s’est penchée sur les conditions de rapatriement des réfugiés maliens vivant au Niger. Elle a permis aux participants de passer en revue la situation de nos compatriotes réfugiés dans ce pays frère et baliser le terrain afin de réunir les conditions pour un retour volontaire, sécurisé et dans la dignité. Les trois parties ont pu aussi échanger sur les cas des nouveaux candidats au départ de leur localité d’origine, qui continuent d’être enregistrés.
Ainsi, de janvier à septembre 2016, au total 7 313 Maliens en quête d’asile ont été dénombrés, selon Idder Adamou, chef de la délégation nigérienne. M. Adamou a indiqué que les refugiés maliens au Niger sont repartis entre les camps et les zones d’accueil dans un contexte sécuritaire préoccupant aux frontières du Mali, de la Lybie et du Nigéria. Ces menaces sécuritaires sont caractérisées par des attaques sporadiques parfois même dans les camps. Le dernier en date est l’attaque de la zone d’accueil des réfugiés maliens à Tazalit au cours de laquelle, malheureusement 22 soldats nigériens ont perdu la vie.
Dans la nuit du 10 au 11 septembre dernier, deux réfugiés ont été tués dans une attaque à Tabareybarey. Tout en n’écartant pas l’alternative du rapatriement volontaire, le Niger en partenariat avec le HCR est en train d’œuvrer pour la transformation des camps en des « villages » afin de rendre économiquement autonomes nos frères et sœurs réfugiés tout en maintenant un soutien ciblé aux plus vulnérables, a annoncé M. Adamou.
De son côté, le secrétaire général du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Samba Alhamdou Baby, qui présidait la cérémonie d’ouverture de la réunion, a d’abord présenté les condoléances du gouvernement malien aux autorités du Niger, avant de faire observer une minute de silence à la mémoire des soldats nigériens qui assuraient la sécurité du camp de réfugiés. M. Baby a ensuite souligné que depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la Commission tripartite s’applique à diligenter avec ardeur et persévérance la mise en œuvre du programme de rapatriement de nos compatriotes.
M. Baby a également indiqué que, suite à la stabilisation progressive du pays, il a été enregistré à la date du 30 septembre 2016, le retour volontaire et spontané d’environ 52 028 réfugiés dont 15 173 venant du Niger. Pour l’avenir proche, le plan de retour des réfugiés prévoit la réhabilitation et la réalisation de 31 sites sur lesquels 7 ont été exécutés et 9 en cours d’exécution. Dans le cadre de la gestion du flux migratoire, des séances de formation et de sensibilisation sur la protection internationale ont été organisées en partenariat avec le CICR et la section des droits de l’Homme de la Minusma au profit des agents des postes frontaliers à Gao, Ménaka et Ansongo. Grâce à la facilitation, la rentrée de 886 personnes a été enregistrée.
Dans son intervention, la Représentante du HCR, Angèle Djohossou a signalé que cette rencontre tripartite offre l’opportunité à toutes les parties d’avancer ensemble dans la stratégie pour le retour des réfugiés maliens dans leur pays. Tous doivent se projeter en envisageant des perspectives réformées, a préconisé Mme Djohossou. Pour elle, «malgré les turbulences que connaît le climat de paix au niveau de la sous-région, l’espoir est permis et le HCR salue l’engagement du gouvernement du Mali dans ses efforts de consolidation de la paix et de la sécurité sur l’ensemble de son territoire, de réconciliation nationale et de développement de ses régions du nord et du centre avec l’appui de la communauté internationale, à travers notamment la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger». Tout en se réjouissant de cet acquis, elle a reconnu que des difficultés demeurent. Malgré tout, «le gouvernement s’évertue à partager régulièrement avec les pays d’asile les informations sécuritaires et humanitaires des zones de retour des réfugiés afin que ces derniers puissent prendre des décisions éclairées pour leur retour », a déclaré Angèle Djohossou. Elle a ainsi rappelé les défis à relever qui sont l’accès à l’espace humanitaire, la sécurisation des axes empruntés par les rapatriés et la sécurisation des zones de retour. «Le retour des réfugiés doit être volontaire, et avoir lieu dans la sécurité et la dignité », a estimé la représentante du HCR au Mali. De son avis, si les conditions prévalant dans les zones de retour ne permettent pas encore d’envisager un retour organisé des quelque 130 000 réfugiés dans des pays de la sous-région, tous les acteurs doivent nécessairement se mobiliser afin d’améliorer leur situation. Angèle Djohossou a enfin réitéré l’engagement et la disponibilité du HCR à continuer à soutenir les efforts du Mali dans la mise en œuvre des activités relatives au rapatriement et à la réintégration des rapatriés.
A. D.
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