Dans le but de désamorcer la crise qui couve au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ayant son paradoxisme par un préavis de grève de 72 heures, en date du 5 septembre 2016, le ministre du Travail et de la fonction publique a mis en place une Commission de conciliation qui a entamé des pourparlers, hier mercredi, avec les responsables su SNESUP (Syndicat national de l’Enseignement supérieur). Va-t-elle pouvoir désamorcer la bombe en ce début de la nouvelle année universitaire où la situation reste toujours confuse dans nos universités et grandes écoles ?
Depuis plusieurs semaines, le principal syndicat qui coupe le sommeil à nos autorités, le puissant Syndicat national de l’Enseignement supérieur (SNESUP) est sur le pied de guerre. Au fait, mécontent de ce qu’il appelle le non-respect des Protocoles d’accord (des 17 août 2010, 9 mai 2011, 27 janvier 2014 et 13 mai 2016) ; le non-respect des conclusions de l’audience du 1er août dernier avec le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le SNESUP a décidé d’aller en grève de 72 heures, à partir du mardi prochain.
Les syndicalistes, selon leur secrétaire général, le Dr Abdou Mallé, accusent Mme la ministre d’être indifférent à la lettre N°16-38/CEN-SNESUP du 5 août 2016, relative à la protestation du SNESUP contre la nomination d’un conseiller technique, en la personne de Mahamadou MARE. Ce dernier, selon les responsables syndicaux du SNESUP, est la principale source des grèves illimitées du SNESUP, depuis le Protocole d’accord du 17 août 2010.
Selon le Dr Abdou Mallé, des négociations ont débuté hier mercredi, entre le SNESUP et les responsables des départements du Travail et de l’Enseignement supérieur, sous l’égide d’une Commission de conciliation nationale.
Les syndicalistes, apprend-on, espèrent pouvoir plier le gouvernement sur 6 points de revendication constituant leur cahier de doléances.
En effet, le SNESUP exige du gouvernement, dans son préavis, le dépôt immédiat du rapport de la Commission tripartite et l’application immédiate de la grille 3 000, issue de la mission d’études sur les conditions de rémunération et les obligations des enseignants du supérieur et des chercheurs dans les pays de l’UEMOA ; l’intégration immédiate dans la Fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ; l’adoption immédiate du nouveau statut «Enseignant-Chercheur » avec : les 4 fonctions (Assistant/Attaché de Recherche, Maitre-Assistant/Chargé de Recherche, Maitre de Conférences/Maitre de Recherche, Professeur/Directeur de Recherche).
Les syndicalistes plaident également pour l’érection des charges horaires actuelles en semestre ; la transposition des Assistants/Attachés de Recherche Docteurs dans le corps des Maitres Assistants/Chargés de Recherche ; la nomination immédiate des agents fonctionnaires de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique omis de la hiérarchisation du 16 juin 2015 et la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition.
Sur le plan financier, les enseignants du supérieur exigent le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014 et 2014-2015 et de la compensation financière aux enseignants de l’IUG (Institut universitaire de gestion) pour le sacrifice de leurs vacances en vue de valider l’année académique 2015-2016.
Par ailleurs, le bureau demande le dessaisissement immédiat du Conseiller technique, M. MARE de tous les dossiers concernant le SNESUP.