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Protection des droits de l’homme après la crise au Mali : L’ODHP mobilise les experts
Publié le samedi 15 octobre 2016  |  Le challenger
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Dans le but de cerner les enjeux, défis et perspectives de la protection des droits humains au Mali pendant et après la crise, l’Observatoire des Droits Humains et de la Paix (ODHP) a organisé une conférence-débat au Centre de Perfectionnement et de Reconversion de l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE). C’était hier, 12 octobre 2016.

Financée par l’ONG suédoise Diakonia, cette conférence a regroupé 50 défenseurs des droits de l’homme venus de plusieurs régions du Mali. Avec comme thème : « La protection des droits de l’homme pendant et après la crise : enjeux, défis et perspectives », cette conférence s’inscrit dans le cadre du projet d’appui à la promotion des droits humains, la justice et la réconciliation. Il s’agit de dégager ensemble une stratégie afin de renforcer la protection des droits humains dans un environnement potentiellement dangereux.

Ainsi, au cours de cette conférence, deux communications ont été faites. La première livrée par Dr. Mamadou Diakité, Coordinateur National du programme conjoint des Nations-Unies pour l’Appui à la Promotion des Droits de l’Homme, a porté sur l’impunité. Dans cette communication, Dr. Diakité a rappelé que l’impunité n’est autre que l’absence d’enquête et de sanction contre un présumé accusé de crime. Pour lui, il y a deux formes d’impunité : l’impunité de jouir et l’impunité de fait. « Tout cela est caractérisé par l’inertie de l’Etat et la corruption du pouvoir judiciaire », a-t-il ajouté. S’agissant du principe juridique relatif aux droits humains, Dr. Mamadou Diakité a estimé que le système juridique doit être autonome avec possibilité de juger ou d’extrader l’accusé. « Le rôle de l’Etat dans la lutte contre l’impunité est de garantir une enquête digne du nom, offrir aux victimes un droit à la justice, juger et sanctionner tout en établissant la vérité sur les faits », a-t-il ajouté



La seconde communication faite par Saloum Traoré, Président du Réseau des Défenseurs des Droits Humains, a concerné essentiellement la vie dudit réseau. Selon Abraham Bengaly, Président de l’ODHP, la tenue de cette conférence intervient juste après la présentation, le 29 septembre 2016, du rapport des Nations-Unies sur les violations des droits de l’homme. Pour lui, ces violations concernent le problème foncier, les attaques terroristes et les conflits intercommunautaires. « Ces évènements constituent un obstacle à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale », a-t-il précisé.

Selon Nicolas Sidibé, Directeur pays de l’ONG suédoise Diakonia, le soutien aux activités de l’ODHP et d’autres organisations de la société civile du Mali consiste à combattre l’inégalité. « Notre vision est de faire en sorte qu’il y ait un monde juste, équitable et durable. Les droits de l’homme sont une thématique phare, d’où notre soutien aux activités de l’ODHP. Nous voulons qu’une place importante soit accordée à la justice. Il s’agit de faire en sorte que ceux qui ont commis des crimes répondent de leurs actes », a-t-il souligné.

Saluant l’initiative de l’ODHP, Dr. Mamadou Diakité, Représentant le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, a déclaré que le thème choisi est d’une importance capitale. « Il s’agit de faire en sorte que la justice soit rendue », a-t-il rappelé.

Ousmane Ballo
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