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Complication du processus de paix: Les listes pour les autorités intérimaires divisent la CMA, Des mouvements de la CMA accusent l’Etat de duplicité
Publié le lundi 17 octobre 2016  |  Le Républicain
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© aBamako.com par A.S
Rencontre IBK-CMA-Plateforme
Bamako, le 27 février 2016 le président Ibrahim Boubacar Keita a rencontré les groupes armés a Koulouba
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La composition des listes pour l’installation des autorités intérimaires divisent les différentes composantes de la Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA). Les leaders de trois mouvements, CMFPR2, CPA, MSA, contestent les « listes non inclusives » proposées par la Coordination. Selon eux, de connivence avec le ministre de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la réforme de l'État Mohamed Ag Erlaf, le MNLA et le HCUA veulent imposer des listes non consensuelles au reste des mouvements de la CMA.

L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé il y a cela 16 mois est confronté à des nouvelles complications. Les différents mouvements de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) ne parlent plus le même langage. Le Mouvement du Salut de l’Azawad(MSA), la Coalition des peuples de l’Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements, forces patriotiques de résistance (CMFPR2), dénoncent la posture cavalière du MNLA et du HCUA dans l’établissement des listes des autorités intérimaires dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé le 20 juin à Bamako.

Le lendemain de l’adoption du décret portant nomination des membres de l’Autorité intérimaire des régions de Tombouctou, de Gao et de Kidal et du Collège transitoire des régions de Taoudénit et de Ménaka,le samedi 15 octobre 2016 à Bamako lors d’une rencontre avec la presse, les leaders de ces mouvements, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, Secrétaire Général de la CPA, le Professeur Albachar Ag Hamadou et Mohamed Zeïny, Msa, et le Professeur Younoussa Touré, CMFPR2, ont rejeté les listes proposées par la CMA dont ils se réclament. « Cette liste a été décidée à Kidal pour tout le Mali.

Ce décret ne nous engage pas. Il n’engage pas la majorité écrasante de la CMA. Nous n’accepterons pas que la volonté de mouvements dont nous ne maitrisons pas les agendas s’affirment et s’imposent à nous. Nous ne l’accepterons pas», a déclaré le porte-parole des mécontents Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune. Selon lui, le décret doit être revu pour devenir plus inclusif: « La CMA est une galaxie composée de six mouvements : Le MNLA, le HCUA, le MAA, la CPA, la CMFPR2 et le MSA. Et pourtant les listes qui ont été envoyées au ministre trop impliqué dans les affaires de la CMA ont été proposées seulement par deux mouvements de Kidal sans concerter les quatre autres mouvements. On ne peut pas nous imposer ça.

C’est extrêmement dangereux. L’inclusivité du processus de paix est une obligation, une nécessité vitale pour le pays. » Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, sur un ton presque menaçant, met en garde contre les conséquences de leur exclusion du processus. « Les autorités intérimaires ont pour mission d’organiser le DDR, les patrouilles mixtes…Je vous informe solennellement que la CMA ne fera pas de DDR, ni de cantonnement et ni patrouilles mixtes sur la base de ce décret. Les 200 combattants proposés par la CMA pour les patrouilles mixtes ne seront pas présents. Un accord ne sera pas mis en œuvre par des autorités intérimaires qui nous ont été imposées en tant que majorité écrasante de la CMA. L’accord ne sera pas mis en œuvre comme ça. On est en train d’attacher le processus quelque part et nous refusons cela », prévient-il.
« Duplicité du ministre de l’administration territoriale »

Les cadres de la CPA, de la CMFPR2 et du MSA accusent Mohamed Ag Erlaf le ministre de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la réforme de l'État de « partialité » et de « duplicité ». « Le ministre a fait passer des listes qui ne nous engage pas. Nous qui sommes de Tombouctou, de Gao, de Taoudenit et de Ménaka. Le ministre est de Kidal. Nous ne pouvons pas continuer à sacrifier le bonheur de ce pays et de ces populations pour un homme.

Le ministre doit savoir que le Mali n’est pas une région qui gère d’autres régions et qu’un seul mouvement ne gère pas la CMA. Le ministre est trop impliqué et trop concerné par les affaires de la CMA. Il faut qu’il se ressaisisse et garde sa neutralité, et son impartialité vis-à-vis de certains mouvements de la CMA qui sont de Kidal. Cette liste a été décidée à Kidal pour tout le Mali. Le ministre est trop partial», expliquent ces leaders qui disent avoir adressé une lettre au ministre, à la médiation internationale, à la Minusma… pour les informer que les listes ont été dressées de façon unilatérale à partir de Kidal. « Au nom de Taoudenit, de Gao, de Tombouctou et de Menaka, nous ne sommes pas d’accord. Personne ne nous mettra sous la tutelle d’un mouvement avec des agendas qu’on ne maitrise pas ou d’une région dont on n’a pas le contrôle », déclare, avec véhémence, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune.

Le gouvernement malien, en conseil de ministres extraordinaire, a adopté le vendredi 14 octobre 2016, des projets de décret portant nomination des membres de l’Autorité intérimaire des régions de Tombouctou, de Gao et de Kidal et du Collège transitoire des régions de Taoudénit et de Ménaka. Des listes ont été ainsi proposées par les trois parties (Gouvernement malien, Plateforme, CMA) conformément à une entente signée le 19 juin 2016. L’installation de ces autorités intérimaires a été maintes fois reportée. Le mardi 12 juillet 2016, à Gao, une marche pacifique contre l'installation de ces autorités transitoires a été réprimée dans le sang.

Madiassa Kaba Diakité
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