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Problématique de la Décentralisation au Mali : «Il manque à la Décentralisation un citoyen contribuable», dixit Mohamed Ag Erlaf
Publié le lundi 17 octobre 2016  |  Le 22 Septembre
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de lancement des travaux du projet PADUB
Bamako, le 15 décembre 2015 la L’AFP en partenariat avec la mairie de la commune V a lancé les travaux du projet PADUB a la mairie de Badalabougou.
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Le ministre de l’Administration Territoriale, chargé de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat (MADRE), Mohamed Ag Erlaf, a présidé le jeudi 13 octobre à l’Institut Français, une conférence-débat sur la décentralisation au Mali.
Organisée par la Direction générale des collectivités territoriales en partenariat avec l’Institut Français, la conférence était animée par d’éminents experts, dont le Conseiller Technique au MADRE Denis Gournay, le Directeur du Programme d’appui à la décentralisation et à la réforme de l’Etat, François Menguelé, et le Président du Conseil régional de Tombouctou, Mohamed Ibrahim Cissé.
Le ministre Ag Erlaf a rappelé d’abord qu’il manquait à la décentralisation un citoyen contribuable. Aujourd’hui, dira t-il, «les Maires ont bien envie de gérer les ressources qui viennent de la KfW ou de l’UE, mais très peu ont le courage de s’adresser aux citoyens pour leur dire qu’en complément de ces ressources, il faut que chaque citoyen sache qu’il doit contribuer au bien-être de la population.
Le citoyen malien doit contribuer pour que ses enfants aillent à l’école, il doit contribuer à la construction des écoles, il doit contribuer aux salaires des agents. Ce sont là des défis qui restent à relever, malgré les 17 ans de décentralisation et malgré la volonté de contractualiser avec les collectivités pour leur développement».
«Il nous manque toujours un citoyen malien contribuable, parce que ce sont les contribuables des autres pays qui financent la décentralisation. Nous respecterons les engagements pris. En 2011, on était à 11%, aujourd’hui, on est à 17,8%, en 2017, on sera à 24,6% et on atteindra les 30% en 2018. Il s’agit là d’un exercice de transcription de ressources disponibles dans les comptes des parties. Mais, ce qui est difficile à gérer, c’est de garantir la pérennité des financements», a t-il précisé.
Mohamed Ag Erlaf a par ailleurs témoigné qu’il était aujourd’hui impossible d’échapper à la réforme de la décentralisation. «Le jour où on a créé l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), l’ex Président Alpha Oumar Konaré m’a remis mon décret de nomination et la loi portant création de ladite Agence, en me disant de me débrouiller.
Donc, on a décentralisé au Mali avant même le transfert des compétences. Ce fait a été une décision politique, celle de créer d’un seul tenant 682 communes rurales, où aucune condition matérielle n’était réunie pour faire face aux besoins des populations. C'est dire que le courage politique a été largement au-dessus des possibilités techniques et matérielles.
Les premières heures ont été un calvaire. Mais force est de reconnaître que cette décentralisation a avancé, avec l’appui des PTF, que je ne cesserai de remercier.
Pour mémoire, à ce jour, à peu près 200 milliards de FCFA ont été investis dans les collectivités», dira le ministre Ag Erlaf.
Ont suivi les présentations des trois éminents experts. Pour le premier intervenant, Denis Gournay, le Mali est un Etat unitaire, c'est-à-dire qu’il ne comporte qu’un seul centre de décision politique. C’est un pays où l’Etat est souverain pour transférer ses compétences aux collectivités territoriales.
Inconvénient, du point de vue politique, l’Etat unitaire centralisé ne permet pas aux particularismes, aux tendances locales, de s’exprimer. Les tendances électorales dépendent non seulement des colorations religieuses, mais aussi de colorations beaucoup plus anciennes.
Du point de vue administratif, l’Etat unitaire décentralisé a d’autres inconvénients. «Les acteurs nationaux, régionaux et locaux doivent faire confiance au choix politique qu’ils ont fait par rapport à la décentralisation. Les textes ne sont pas suffisants, il faut aller au dialogue, aux négociations et aux initiatives» a-t-il ajouté.
Selon le second intervenant, François Menguelé, le terme gouvernance inclut tous les maillons de la société. Il s’agit pour cette décentralisation de relever les défis d’appropriation dans les collectivités. Mais le Mali a déjà fait un bond dans la décentralisation, car il a pu atteindre 30% de transfert de ressources budgétaires aux collectivités.
Pour le dernier intervenant, «si la décentralisation n’existait pas, il aurait fallu l’inventer», parce qu’elle a pu répondre aux problèmes posés par la crise. Il a rappelé que, malgré la crise, les collectivités sont restées en place. «Il y a eu la création des Comités de gestion de la crise, la création du Collectif des élus. Le Conseil régional de Tombouctou est en coopération décentralisée avec la région Rhône Alpes, qui l’a beaucoup appuyé».
Adama Bamba
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