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Crise en Afrique : Le président Idriss Deby Itno accuse les Occidentaux
Publié le lundi 17 octobre 2016  |  L’Inter de Bamako
Idriss
© Autre presse par DR
Idriss Deby Itno president du Tchad
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Dans une interview accordée à la Deutsche Weller, le président tchadien, Idiss Deby Itno, s’est prononcé sur la crise burundaise en soutenant la thèse du président burundais, M. Pierre Nkurunziza. Le président tchadien et président en exercice de l’Union africaine a dit ceci: «La Constitution limite à deux (02) mandats au suffrage universel. Le premier mandat du président Nkurunziza n‘était pas au suffrage universel. Il a été désigné tout simplement. Le deuxième mandat est un mandat constitutionnel. Certains estiment qu’il a fait deux mandats. C’est vrai. Mais il s’agit d’un mandat constitutionnel et un mandat hors Constitution».
Et le président tchadien a été loin en disant clairement que tous les problèmes viennent de l’immixtion des puissances occidentales qui a contribué à l’embrasement de ce pays. «Ce sont les Nations Unies, les États-Unis, les pays étrangers qui se sont précipités pour dire qu’il (le président Pierre Nkurunziza, Ndlr) a fait deux mandats donc il ne peut plus prétendre à un autre. La crispation est venue de là. Et généralement, les crises en Afrique viennent de l’extérieur que de l’Afrique elle-même».
Il faut reconnaître la valeur des autres même si le président Deby a oublié que lui-même est arrivé au pouvoir en fin novembre 1990 par le canal de l’immixtion des puissances étrangères comme son prédécesseur Hissène Habré arrivé au pouvoir en chassant Goukouni Weddeye, le 8 juin 1982. Le courage du président Deby a manqué à plusieurs leaders africains au pouvoir.
Si les chefs d’Etats africains étaient aussi courageux, la situation burundaise n’allait pas prendre cette ampleur de désastre humanitaire. Pour arriver à leurs fins, les puissances occidentales appelées «communauté internationale» ont mobilisé toutes leurs secondes mains à l’intérieur et à l’extérieur du Burundi.
Pour une histoire d’interprétation de texte fondamental, cette communauté internationale ne devait pas arriver là pour mettre dessus-dessous le Burundi. En fait, dans la tête des puissances occidentales, aucun souhait pour la paix et le vrai décollage économique pour l’Afrique. Pour ces puissances occidentales, il faut toujours que l’Afrique soit à genoux.
La situation actuelle du Mali a été créée par la communauté internationale et le comportement des dirigeants maliens, de 1992 à 2012
Le Nord du Mali est tombé sous le régime du général-président Amadou Toumani Touré depuis 2012 avec la chute du poste militaire de Tinzaoutène, du camp militaire d’Amachah (Tessalit) et la ville de Ménaka). Quand le nord est tombé totalement sous la junte en fin mars-début avril 2012 ; sous le prétexte de coup d’Etat, la communauté internationale, en tête les Etats-Unis et la France, ce sont totalement opposés à la reconquête du nord.
Les occupants ont eu tout le temps (plus d’une année) pour mettre en pratique tous leurs plans machiavéliques. Voici aujourd’hui toutes les difficultés du pays à mettre fin à l’insécurité. Là où il y a ces organisations internationales, il est très difficile de ramener une véritable sécurité nationale.
La France avait intervenu en Centrafrique sans la présence d’un régime légitime dans ce pays et ce dernier est toujours dans l’insécurité totale. Quand le président Blaise Compaoré complotait contre le Mali, il avait oublié son pays, le Burkina Faso. Un proverbe dit : «en creusant un trou pour son ennemi, il faut l’élargir au cas où on l’y accompagnerait».
Aujourd’hui, le Burkina Faso subit de temps en temps des attaques terroristes, conséquences de sa politique agressive contre son voisin, la république du Mali.
Aujourd’hui, c’est le Burkina qui demande une coopération avec le Mali pour traquer les terroristes qui viennent d’attaquer le poste militaire d’Intangom, dans la province de l’Oudalan.
Hier, sous l’ère du président Blaise Compaoré, ce sont les groupes rebelles contre la république du Mali qui étaient logés et entretenus dans les villas huppées de Ouagadougou.
Pendant une longue période de la rébellion des années 1990, Rhissa Ag Sidi Mohamed du FPLA attaquait le gourma du Mali à partir du Burkina Faso du capitaine-président Blaise Compaoré. Il faut se poser la question si la communauté internationale occidentale veut vraiment mettre fin aux hostilités ? Car elle est à la base de ce problème avec la complicité de certains de nos cadres à tous niveaux et dans tous les corps tapis ici au Mali.
La bande du gourma qui se trouve entre les trois pays du Sahel à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger est vraiment une petite bande pour les armées de ces trois pays auxquelles s’ajoutent celles de la MINUSMA et de la force Barkhane.
En fait, les français sont au Mali pour faire de notre pays, un pays d’occupation. Ils sont là et dans l’esprit, ils sont là pour l’éternité. Il ne faut pas leur donner cette occasion. Les maliens doivent se mettre au travail pour chasser la France. Il faut passer à la sensibilisation de la jeunesse pour un changement de comportement.
Pour un problème de sécurité de nos Forces Armées Maliennes
Avec l’attaque de nos forces armées à Goma Koura dans la région de Ségou, le 13 octobre 2016, les autorités doivent penser à dégager sur un rayon de 100 mètres de chaque côté tous les endroits occupés par les forêts où l’ennemi est susceptible de faire une embuscade à nos forces armées et de sécurité. La sécurité est plus importante que l’environnement dans certaines circonstances.
Il faut aussi sensibiliser les populations à la coopération et cela doit se faire avec une certaine pédagogie. Toute l’attention des autorités doit être accordée aux populations innocentes qui peuvent être dans les mauvais endroits et aux mauvais moments. Pour cela, nous répétons, il faut que les populations collaborent avec nos hommes de sécurité qui ont devoir de bons comportements sur le terrain dans l’intérêt de leur noble mission au service de leur pays.
Il faut que les pays africains soient conscients et qu’ils prennent en main leur propre sécurité
Pour leur propre sécurité, les Etats africains doivent supprimer tous les budgets de luxe, les officiels doivent arrêter de voyager beaucoup. Pourquoi s’endetter avec des voitures de luxe pour les services ? Prenez en exemple le cas du Rwanda où ce sont les motos qui font plusieurs missions de l’état à la place des voitures. Il faut retirer les marchés d’armement des mains des opérateurs économiques. L’armement de notre pays est trop sérieux pour être confié à des opérateurs économiques. L’armement du Mali doit se passer entre la république du Mali souveraine et les autres états souverains.
En conclusion, il faut une grande prise de conscience des Maliens. N’oubliez pas la citation du général-président ATT qui avait dit qu’il faut faire «un séminaire sur l’homme malien». Et cela ne doit pas être seulement du bout des lèvres mais au fond de nos cœurs. Il faut chercher la légitimité à l’intérieur de nos pays.
En partant chercher une légitimité ailleurs chez les autres ; après la victoire, vous devenez un sujet. Un sujet ne peut que dépendre de son maître qui est son décideur.
Qu’Allah nous dirige sur le bon chemin. Amine.
Yacouba Aliou, Bamako
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